La persécution des chrétiens est un phénomène complexe qui revêt plusieurs facettes. Chaque acte de persécution prive des personnes de leurs droits fondamentaux pour des raisons liées à leur foi.
DÉFINITIONS
Pour Portes Ouvertes, la persécution des chrétiens est entendue au sens usuel du terme. Nous définissons la persécution contre les chrétiens comme « toute hostilité à l’égard d’une personne ou d’une communauté motivée par l’identification de celle-ci à la personne de Jésus-Christ ».
Par ailleurs, l’index définit la notion de chrétien comme « toute personne qui s’identifie à la personne du Christ, et/ou appartient à une communauté chrétienne telle que cela est reconnu dans le crédo historique de l’Église ou symbole des apôtres ».
REGARD SUR LA MÉTHODOLOGIE
Pour rendre compte du degré de persécution dans un pays, il est essentiel de réussir à refléter d’une manière fidèle le vécu et le ressenti des chrétiens persécutés. Afin d’en rendre compte dans un Index chiffré, il faut donc « convertir » le plus justement possible ces données en chiffres. C’est pourquoi des variables sont affectées aux facteurs pris en compte dans chaque domaine de la vie quotidienne : le nombre de catégories de chrétiens affectées, la proportion de la population impactée, l’intensité et la fréquence de la persécution. Le barème fixe le nombre de points attribués à chaque variable.
Une recherche sur plusieurs critères
- La grille de points
Une pré-recherche est effectuée au moyen d’un outil appelé Global Country Scan qui croise des recherches de différentes autres sources.
Selon le résultat, des recherches complémentaires sont menées, destinées à déterminer la nécessité ou non d’une investigation approfondie. Si c’est le cas, des questionnaires de l’Index sont adressés à des experts internes et externes mandatés pour évaluer le pays concerné. Des équipiers de terrain sont aussi amenés à les remplir. Les questionnaires comportent un ensemble de 84 questions balayant les domaines étudiés (vie privée, vie familiale, vie sociale, vie civile, vie ecclésiale, violence).
Les informations ainsi recueillies sont ensuite regroupées et recoupées pour arriver à un nombre de points qui décidera du rang du pays dans l’Index.
- Nombre de points par sphère (ou domaine)
L’intensité de la persécution selon les sphères est déterminée avec une grille de points attribués en fonction du nombre de chrétiens touchés, de la fréquence et de l’intensité de la persécution. Le maximum atteint pour chaque sphère est de 16,667 points. Le maximum atteint pour l’ensemble des 6 sphères (ou domaines) est de 100 points.
Ce nombre de points nous permet d’évaluer un taux de persécution en pourcentage pour chaque domaine de persécution (voir fiches pays). L’ensemble des points obtenus par les sphères (ou domaines) de persécution détermine la place du pays dans le classement:
Persécution extrême : entre 81 et 100 points. Dans ces pays, le libre exercice de la foi chrétienne est impossible. La plupart des églises sont interdites ou sévèrement contrôlées. Le simple fait d'être chrétien implique d'être persécuté. Dans certains cas, bien que la foi chrétienne puisse être manifestée dans certaines parties de la société, le niveau de violence est tel que le pays va obtenir un score équivalent à une persécution extrême.
Persécution très forte : entre 61 et 80 points. Dans ces pays, la plupart des chrétiens craignent d'exprimer et de partager leur foi librement : le plein exercice du droit à la liberté de religion est rendu difficile. Dans certains cas, ce sont des régions spécifiques du pays concerné qui sont le théâtre récurrent de violentes campagnes contre les chrétiens.
Persécution forte : entre 41 et 60 points. Si certaines églises sont tolérées dans ces pays, d'autres subissent des restrictions significatives. La culture demeure hostile à la présence chrétienne, notamment en ce qui concerne l'éducation et le monde du travail. Les chrétiens les plus actifs sont persécutés. La persécution peut dans certains cas être concentrée sur des régions particulières du pays concerné.
LIBERTÉ DE RELIGION BAFOUÉE
Parmi tous les droits humains, le droit de religion est le plus fragile. Sans doute parce qu’il implique d’autres droits : la liberté de pensée, de conscience, de choisir sa croyance, de l’exprimer… Mais c’est un droit essentiel figurant dans l’article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Dans plus de 50 pays, les chrétiens ne bénéficient pas de ce droit.
• Le droit de pensée et de conscience :
En Corée du Nord, il n’existe tout simplement pas. C’est le régime le plus fermé au monde. Les chrétiens qui n’auront pas réussi à garder leur foi secrète seront arrêtés, envoyés dans des camps voire exécutés, avec leurs proches.
• Le droit d’exprimer sa croyance :
Dans de nombreux pays, comme en Égypte ou en Ouzbékistan, ce droit n’existe que pour les églises officiellement enregistrées et s’accompagne d’un contrôle strict de l’Etat et d’un grand nombre de restrictions.
• Le droit de changer de religion :
Dans la plupart des pays du Moyen-Orient, un musulman qui décide de devenir chrétien est considéré comme un traitre et devient la honte de sa famille. Certains pays comme l’Algérie ont adopté des lois anti-conversion pour empêcher les gens de devenir chrétiens.
En Inde, les hindouistes qui deviennent chrétiens peuvent être violemment persécutés (battus, chassés de leur village…)
Article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. »