Les chrétiens togolais subissent la mainmise du clan Gnassingbé sur le pays, mais aussi la corruption afférente et les oppressions clanique et islamique.
Depuis 1963, le clan Gnassingbé tient le pays d’une main de fer. Il y a des élections depuis 1992, mais la fraude en modifie le résultat. La relative stabilité du pays est ébranlée par des manifestations contre le pouvoir. Elle est aussi menacée au Nord par des groupes extrémistes islamiques tels que Boko Haram, qui vise particulièrement les chrétiens. En 2023, 5 chrétiens ont été tués et il y a eu plus d'enlèvements et d'attaques contre des entreprises chrétiennes que l'année dernière. Cette progression de la violence fait que le score du Togo monte de 3 points. Une tendance inquiétante.
Sous ce régime totalitaire et corrompu, la liberté religieuse est hypothéquée par des manifestations contre le pouvoir et des violences aux connotations ethniques et religieuses. Dans les faits, les droits des chrétiens et en particulier des églises non traditionnelles, sont souvent remis en question par des fonctionnaires locaux.
L’oppression islamique est particulièrement sensible dans le Nord du pays, où les musulmans sont plus nombreux. Les chrétiens y sont discriminés, et ceux qui sont issus de l’islam cachent leur conversion de peur d’être stigmatisés. S’ils sont découverts, ils sont bannis de leur milieu social. Et dans cette région, les chrétiens craignent de possibles attaques terroristes.
L’oppression clanique est également forte. 30% des Togolais pratiquent le vaudou et nombreux sont ceux qui mêlent les pratiques animistes à leur foi chrétienne ou musulmane. Les responsables ethniques traditionnels s’opposent aux groupes chrétiens qui refusent de tels amalgames, d’autant que ceux qui se convertissent au christianisme sont de plus en plus nombreux.
Sur un plan familial et social, et selon son origine, devenir chrétien peut impliquer un bannissement. Des cérémonies chrétiennes sont perturbées par des musulmans ou des animistes. Sur le plan civil, des églises non traditionnelles ont des difficultés à se faire enregistrer – alors que c’est obligatoire – et des chrétiens ne peuvent accéder à certains emplois publics.
Oppression islamique dans certaines villes du Nord du pays (Bafilo, Tchamba, Mango, Cinkassé) ; oppression clanique dans le Sud et l’Est.
Les Portugais sont arrivés sur les côtes du Togo au XVIe siècle, mais le christianisme ne s’est implanté qu’en 1847 avec une mission allemande. En 1871, l’Église catholique a établi sa première mission dans le pays. La fin de la Grande Guerre a vu l’expulsion des Allemands, et en 1937, les premières églises américaines à venir ont été les Assemblées de Dieu.
