Dans les territoires palestiniens, les chrétiens d’arrière-plan musulman ont du mal à intégrer les communautés chrétiennes existantes et à faire valoir leurs droits au quotidien.
Les territoires palestiniens sont dirigés par l’Autorité palestinienne depuis 1993, bien que la bande de Gaza soit contrôlée de facto par le Hamas. Les habitants souffrent de la guerre fratricide que se livrent le Hamas et le Fatah d’une part, et des violences qui éclatent régulièrement avec Israël d’autre part. (La période d’étude de l’Index 2024 s’arrêtant au 30 septembre 2023, les conséquences de la résurgence du conflit israélo-palestinien n’y sont pas prises en compte).
Dans ce contexte, les Droits de l’Homme sont souvent bafoués.
Les chrétiens représentent moins de 1% de la population (environ 43000 membres), pour plus de 80% de musulmans (à cela s’ajoute 13% de la population de confession juive, le reste étant athée ou agnostique). La plupart de ces chrétiens vivent en Cisjordanie, en particulier dans la région de Bethléem.
La plupart des chrétiens locaux sont orthodoxes grecs ou catholiques romains. On compte aussi plusieurs dénominations protestantes. Les communautés chrétiennes traditionnelles sont en général reconnues et acceptées. En novembre 2019, le Conseil des Églises évangéliques locales a été officiellement reconnu par les autorités palestiniennes. Il existe une toute petite communauté de chrétiens d’arrière-plan musulman, qui a du mal à faire partie des communautés chrétiennes existantes.
L’hostilité contre les chrétiens est plus intense à Gaza, alors que la société musulmane y est plus conservatrice qu’en Cisjordanie. La liberté religieuse est limitée, ainsi que la critique de l’islam. C’est lorsqu’un individu quitte l’islam pour se convertir au christianisme qu’il est le plus persécuté: officiellement, ce n’est pas autorisé par la loi. Le nouveau converti s’expose à de la violence de la part de sa famille et de sa communauté. Les enfants de parents convertis sont souvent harcelés ou discriminés, surtout à Gaza. Les enfants sont forcés de participer à des cours islamiques d’éducation religieuse, y compris les enfants chrétiens ou de convertis d’arrière-plan musulman.
Les restrictions de déplacement imposées par l’État d’Israël depuis plusieurs années donnent un sentiment d’enfermement à la communauté, et notamment aux chrétiens qui se sentent isolés et sont limités dans leur accès aux lieux bibliques. Le nombre de chrétiens en Palestine baisse progressivement, les fidèles étant nombreux à quitter la région. Les chrétiens palestiniens sentent qu’ils ne peuvent bénéficier de conditions de vie dignes en Cisjordanie.
Dès le début de l’ère chrétienne, des Juifs croyant en Jésus et des chrétiens venus s’installer en « terre sainte » vivaient dans cette région. Au VIIe siècle, les Arabes ont conquis ces territoires et imposé l’islam jusqu'aux croisades. Au XIXe siècle, des orthodoxes, des catholiques et des protestants se sont installés dans la région, où seuls les franciscains étaient restés après les croisades.
25 mai 2018 - Un prêtre franciscain a été brutalisé par 2 hommes qui harcelaient des chrétiennes faisant partie d’un groupe de touristes à l’entrée d’une chapelle. Après un vif échange de paroles entre le prêtre et les deux individus, ceux-ci l’ont violemment poussé contre la porte de la chapelle. Ils l’ont menacé en pointant une clé dans son dos, lui faisant croire qu’il s’agissait d’un couteau.
20 mai 2021 - Suite à l'accord de cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, les chrétiens de Gaza ont appelé à une solution durable. Ils subissent de plein fouet les rebondissements du conflit entre Israël et les Territoires Palestiniens et ne se sentent plus en sécurité: une église baptiste a dû suspendre ses rencontres en présentiel suite aux affrontements.
Les pressions contre les chrétiens restent fortes. La situation économique et sociale est catastrophique. Les chrétiens quittent la région, au point que des responsables d’église estiment qu’en une génération, il pourrait ne plus y avoir de chrétiens dans les territoires palestiniens. Les causes sont multiples : absence de perspective de changement de la situation avec Israël, déplacements à l’extérieur de la zone impossibles, chômage, conditions de vie très difficiles (surpopulation, difficultés d’accès à d’électricité, insécurité). Faute d’espoir de paix, des violences peuvent éclater à tout moment.
