La coopération avec des pays promouvant l’islamisme radical augmente l’hostilité envers les chrétiens, aussi visés par les attaques de Boko Haram.
Les conflits qui touchent tous les pays voisins du Tchad menacent sa stabilité, alors qu’il est entouré de pays où des extrémistes islamiques sont très actifs.
Boko Haram et Al-Qaïda sévissent dans cette région d’Afrique, et les chrétiens craignent leurs attaques, les enlèvements, la destruction d’églises. Les chrétiens ont été la cible de Boko Haram à de nombreuses reprises dans les pays voisins. On peut donc conclure que la menace de Boko Haram affecte également de manière significative les chrétiens du Tchad.
Le Tchad est entouré de la Libye, du Soudan, de la Centrafrique, du Niger, du Nigéria et du Cameroun, pays voisins aux prises avec divers conflits. Si la situation dans ces pays s'aggrave, le Tchad sera sérieusement affecté. La vie des chrétiens du pays ne sera pas seulement impactée par ce qui se passe au Tchad même, mais aussi par ce qui se passera dans ces pays voisins.
Bien que les chrétiens représentent plus de 30 % de la population, leur culte public se heurte à une grande hostilité dans les régions du Nord et du Nord-Est, ainsi que dans les zones situées en dehors de la capitale. Les chrétiens de la région du lac Tchad vivent dans la peur constante d’attaques de la part du groupe terroriste Boko Haram ou de militants armés fulanis. Le groupe Al-Qaïda est aussi influent dans la région.
Les programmes de coopération avec des pays musulmans ont amené la construction d’universités, d’écoles et de mosquées qui accroissent l’emprise de l’islam sur le Tchad. Les églises doivent s’enregistrer, sous peine de poursuites. Mais les communautés de chrétiens d’arrière-plan musulman n’osent pas le faire. Les convertis au christianisme sont pris entre les menaces politiques, familiales et islamiques radicales. Les chrétiens d’arrière-plan musulman cachent leur conversion par peur de la persécution et du rejet familial.
Les chrétiens sont parfois obligés d’agir à l’encontre de leur conscience, du fait de la corruption ambiante, ou de prêter serment au nom d’Allah. Les églises qui ont dénoncé des injustices sont censurées. Dans certains endroits, les cultes sont souvent interrompus ou troublés, par des jets de pierres, des haut-parleurs, et des églises sont pillées ou brûlées.
Dans le Nord et l’Est du pays, les chrétiens issus de l’islam sont mis au ban de leur famille ou de leur milieu social et discriminés par les fonctionnaires. Dans le Sud, fief des religions traditionnelles, ils subissent des pressions de leur groupe ethnique ou sont incités à participer aux fêtes et rituels locaux.
La communauté chrétienne reste très vulnérable, notamment au djihadisme qui sévit dans la région, à l'influence croissante de l'islam ultra-conservateur et à l'émergence de groupes rebelles dans la partie Nord du pays.
Le Tchad est devenu colonie française en 1920. Des missions chrétiennes sont arrivées dans le pays, dont des baptistes en 1925 et les catholiques en 1930. En 1964, l’Association des Églises baptistes tchadiennes a été officiellement fondée. Aujourd’hui, le pays est à 55% musulman, les chrétiens représentant 35% de la population.