La société est de culture musulmane, mais l’État est résolument laïc et contrôle toute activité religieuse.
Les lois encadrant l’activité religieuse sont nombreuses et rigoureusement appliquées. Aucune réunion ne peut se tenir sans que les autorités n’aient donné leur accord. L’État traque et fait pression sur tout groupe qu’il considère comme «déviant», dont les chrétiens.
Le pays partage une longue frontière avec l'Afghanistan. Cela soulève deux grandes préoccupations: l'infiltration possible de groupes islamiques radicaux comme les talibans ou Daech, et le passage de l'opium vers l’Europe. De nombreux Tadjiks ont rejoint le djihad en Syrie et en Irak, et l’on peut craindre la montée de l’islamisme radical.
Les chrétiens forment une très petite minorité. La plupart d’entre eux (72,5%) sont des orthodoxes russes (des Russes de souche, en fait) ; et 25,9% appartiennent à des communautés chrétiennes non traditionnelles.
Aucune activité religieuse n’est autorisée en dehors des institutions gérées et contrôlées par l’État, et sous réserve de l’accord du gouvernement. Les autorités imposent aussi diverses restrictions sur les célébrations de mariage, les funérailles, le port de la barbe et du hijab, etc.
L’Église orthodoxe russe, guère tournée vers l'extérieur donc perçue comme peu 'menaçante', bénéficie de ce fait d’une certaine tolérance et liberté, mais dans un contexte global d'hostilité étatique.
Les chrétiens des églises non traditionnelles, vus comme des extrémistes, sont très surveillés dès lors qu'ils expriment leur foi.
En 2022, le gouvernement a annoncé qu'aucune nouvelle église non orthodoxes ou non catholique ne pourrait plus être enregistrée. Ceci rend techniquement illégale toute activité religieuse menées par ces groupes chrétiens.
Leurs activités religieuses à destination des moins de 18 ans sont interdites. Les parents n’ont pas le droit de dispenser un enseignement chrétien à leurs enfants. Leurs enfants n'ont pas le droit de participer à des activités religieuses publiques. Leurs cultes sont souvent perturbés par la police et finissent par des perquisitions, interrogatoires et poursuites.
Mais les premiers à souffrir des violations de leurs droits, tant de la part de l’État que de leur famille et de leur communauté, ce sont les 3000 (probables) chrétiens d’arrière-plan musulman, au motif qu' "un vrai Tadjik ne peut être que musulman" ; a fortiori dans les régions rurales.
Il n'y a pas eu de changement notable dans la politique gouvernementale concernant la liberté de religion depuis l'introduction de la nouvelle loi sur la religion en janvier 2018. Les descentes de police lors de réunions, l'arrestation et l'interrogatoire de chrétiens, les amendes et la confiscation de matériel religieux se poursuivent au quotidien.
La pression sur les convertis d’arrière-plan musulman reste légèrement plus pesante hors des principales villes du pays.
Les missionnaires nestoriens ont apporté le christianisme au Tadjikistan au VIe siècle. Au XIVe siècle, il a été éradiqué et n’est revenu qu’à la fin du XIXe siècle quand l’Empire russe a pris le contrôle de toute la région. Dans les années 1930, l’Église s’est renforcée avec l’arrivée des Russes déportés par Staline. Au moment de l’indépendance du pays dans les années 1990, une Église tadjike composée d’autochtones a émergé.
Juifs, témoins de Jéhovah, bahaïs, musulmans.
Dans l'armée tadjike depuis 2018, Bayram est persécuté par les autres soldats et les officiers parce qu'il est chrétien. Passé à tabac pour être allé à l'église, il a dû être hospitalisé.
Décembre 2018 - Au Tadjikistan, 5 000 calendriers chrétiens ont été confisqués à l'aéroport international de Douchanbé, puis brûlés. Les chrétiens de l’Église évangélique baptiste tadjike parlent de confiscation «illégale».
