Les chrétiens sont considérés comme des citoyens de seconde classe et subissent de plein fouet les lois antiblasphème.
La situation des chrétiens s’est détériorée quand le Pakistan est devenu un État officiellement musulman en 1947. Les églises historiques bénéficient d’une certaine liberté de fonctionnement mais elles sont étroitement surveillées et régulièrement la cible d’attentats. Les églises les plus actives et qui témoignent de leur foi à l’extérieur sont davantage persécutées. Les chrétiens, quelle que soit leur origine, sont considérés comme des citoyens de seconde zone.
Les élections législatives, qui devaient se tenir en novembre 2023, ont été reportées à 2024. La Constitution limite la liberté d’expression pour garantir « la gloire de l’islam ». La loi sur le blasphème cible les minorités et engendre de violentes émeutes. Les chrétiens, souvent visés, ne sont pas protégés par la police. Ils passent des années en prison en l’attente d’un jugement.
Depuis 1986, les chrétiens vivent dans la crainte de la loi sur le blasphème. Cette loi qui peut conduire à la peine de mort est largement utilisée contre les chrétiens pour régler des conflits personnels ou s’emparer de leurs biens. Le nombre d’accusations de blasphème contre les chrétiens est en constante augmentation. Les jeunes chrétiennes sont victimes de violences sexuelles, elles sont enlevées, violées et forcées de se convertir à l’islam.
Les chrétiens souffrent de la dictature et de l’oppression islamique. Ils sont victimes d’une discrimination institutionalisée. Les pouvoirs publics les cantonnent aux emplois les plus dégradants et les moins rémunérés. La majorité des chrétiens sont pauvres et certains sont presque réduits à l’esclavage. Les chrétiens des classes moyennes sont également marginalisés et persécutés. Tous vivent sous la menace des lois sur le blasphème qui sont souvent utilisées contre eux. Ils peuvent être injustement accusés, arrêtés, emprisonnés, voire condamnés à mort, par simple jalousie ou pour régler des conflits personnels.
La population féminine de tout âge est particulièrement vulnérable. Elles sont victimes d’enlèvement, de viol, de viol en réunion. Il arrive qu’elles soient mariées de force à leur ravisseur et obligées de se convertir à l’islam.
Les chrétiens d’arrière-plan musulman sont persécutés par leur famille et par la société, harcelés, agressés physiquement, soumis à toutes sortes de pressions visant à les faire revenir à l’islam.
L'attaque contre les chrétiens à Jaranwala en août 2023, au cours de laquelle des églises et des maisons ont été dévastées et des bibles brûlées, a exacerbé les dangers auxquels sont confrontés les chrétiens du Pakistan. En même temps, les lois sur le blasphème continuent de peser sur de nombreux croyants, non seulement sur ceux qui font face à de fausses accusations, mais aussi sur ceux qui vivent dans la crainte d'être la prochaine victime. Le Sénat pakistanais a adopté un projet de loi visant à renforcer la fameuse loi sur le blasphème du pays, notamment en augmentant la peine de trois à dix ans d'emprisonnement.
Comme la majorité des chrétiens vivent dans la province du Pendjab, c’est aussi là qu’ont lieu la plupart des faits de persécution. Beaucoup de chrétiens sont aussi touchés par le système de travaux forcés et d’exploitation des employés dans la province voisine de Sindh.
D’après l’historien Eusèbe qui vécut au IVe siècle, le christianisme est arrivé dans la région grâce aux apôtres Thomas et Bartholomée. Il prend de l’essor avec l’arrivée des Portugais au XVIe siècle, accompagnés de missionnaires catholiques. Puis, aux XVIIIe et XIXe siècles, le travail des missionnaires protestants renforcera cette présence chrétienne qui, depuis, ne cesse de se développer.
Musulmans ahmadis, chiites et soufis, minorité hindoue.
Juin - un chrétien décède de ses blessures suite aux attaques d'une foule d'extrémistes qui l'accusait de blasphème.
Juillet/août 2022 : un chrétien tué, deux autres blessés et des condamnations pour blasphème visant les chrétiens.
Janvier 2022- Zafar Bhatti, un chrétien, est condamné à mort sans preuves pour des sms blasphématoires.