Depuis le départ de l’armée régulière, un groupe proche de l’État Islamique profite du champ libre pour tenter d’imposer un califat islamique au Mozambique.
Depuis 2017, des extrémistes islamiques opèrent de violentes attaques dans le Nord du pays, tuant de nombreux chrétiens et brûlant leurs maisons. Le groupe Ahlu Sunna wal Jamaa a appelé à faire disparaître les symboles chrétiens de la province de Cabo Delgado. L’influence djihadiste gagne du terrain vers le Sud du pays.
#Mozambique message en arabe au nom de l’#EI aux gouverneurs et particulièrement aux chrétiens « la guerre continuera jusqu’à l’application de la charria/on ne déposera pas les armes» pour ceux qui mettent toujours en doute l’affiliation des jihadistes actifs au nord-est du pays pic.twitter.com/eIH4NU3ds7
— Wassim Nasr (@SimNasr) August 9, 2022
La persécution des chrétiens au Mozambique a plusieurs visages. Les extrémistes islamiques sont responsables d’attaques meurtrières tandis que les cartels de la drogue, présents dans certaines régions, rendent la vie des chrétiens particulièrement difficile. Le gouvernement restreint aussi la liberté de religion.
Dans le Nord, des extrémistes islamiques attaquent les églises, enlèvent les pasteurs, brûlent les maisons des chrétiens et les tuent.
Les responsables chrétiens qui dissuadent les jeunes de participer au trafic de drogue sont victimes de violence et d’intimidation de la part des cartels.
La liberté de culte et d’expression des convictions religieuses est limitée. Les églises se heurtent à des complications administratives.
Bien que le niveau de violence djihadiste ait légèrement baissé au cours de la période sous revue, le niveau de peur parmi les chrétiens est en hausse en raison de l'influence croissante du groupe islamiste al-Sunnah wa Jama'ah (ASWJ), en particulier dans les régions du nord du Mozambique. On craint que les djihadistes étendent leur influence aux provinces situées en dehors de Cabo Delgado, et que les militants ne fassent preuve d'une grande agilité à l'égard des forces armées régionales. Le gouvernement ne prend pas de mesures politiques significatives au-delà des opérations militaires pour s'attaquer aux causes profondes du conflit et pour lutter contre l'influence croissante du groupe djihadiste. Si une stratégie plus globale n'est pas mise en œuvre, la menace posée par le groupe islamiste pourrait s'aggraver, ce qui rendrait la stabilité et la sécurité au Mozambique encore plus incertaines. En outre, la tendance du gouvernement à supprimer les rapports sur les incidents signifie que beaucoup de ces faits restent cachés en dehors du contexte local.
C’est dans la province du Nord de Cabo Delgado que la persécution est la plus forte. Des militants affiliés à l'État islamique y mènent de violentes attaques contre les chrétiens.
Le catholicisme a été introduit au Mozambique en 1506 par les Dominicains, puis établi dans l’ensemble du pays avec l’aide des Jésuites et des Augustins. Dans les années 1880, le christianisme protestant est arrivé à son tour au Mozambique par l'intermédiaire des missionnaires de l'American Board of Commissioners for Foreign Missions, puis de l'Église épiscopale méthodiste.
Avril 2024 - dans le village de Nassua, dans la province de Nampula, les djihadistes ont mis le feu à l'église et aux maisons appartenant à des chrétiens.
Février 2024 - dans le Nord du Mozambique, le 12 février, l’église et les bureaux de Notre-Dame d’Afrique à Mazeze ont été incendiés.
Septembre 2023 - Au moins 11 chrétiens assassinés dans une attaque revendiquée par l'État Islamique dans le Nord du pays.