La présence croissante des groupes criminels fait que les chrétiens vivent avec le risque constant d’être pris pour cible.
Le Mexique s’est doté d’une Constitution dès 1857 pour séparer l’Église et l’État. Mal interprétée, elle entraîne une intolérance contre les chrétiens qui défendent leurs valeurs. Les responsables catholiques qui s’expriment contre la violence et la corruption sont critiqués. Dans les communautés indigènes, certains chrétiens sont persécutés par les autorités locales.
Les chrétiens qui refusent de se soumettre aux exigences des groupes criminels sont violemment pris pour cible.
Dans les communautés indigènes, les personnes qui quittent la religion traditionnelle (souvent un syncrétisme entre religions ancestrales et catholicisme) sont exclus ou punies : des chrétiens de différentes dénominations risquent donc des amendes, la prison, des déplacements internes forcés et n’ont pas accès aux services publics de base.
La persécution s'est aggravée au cours de l'année écoulée. Les chrétiens sont soumis à des pressions croissantes dans leur vie privée, et les expressions personnelles de la foi – telles que la possession d'une bible dans certaines communautés indigènes ou le partage de la foi en ligne – deviennent de plus en plus risquées. Les croyants qui expriment des opinions considérées comme discutables font également l'objet d'une répression croissante, qui se traduit notamment par des attaques intimidantes contre les biens des églises. De nombreux croyants se taisent par peur de représailles.
Mais la pression la plus forte continue de s'exercer dans la vie communautaire, ce qui montre à quel point les chrétiens sont exposés aux attaques des gangs criminels, notamment des cartels de la drogue et des groupes indigènes. Le nombre d’incidents violents signalés a légèrement diminué depuis l'année dernière, mais reste à un niveau extrême.
Comme nouvelle positive, il convient de mentionner la traduction de la loi sur les associations religieuses et le culte public en tzotzil – l'une des langues indigènes les plus parlées et les plus importantes de l’État du Chiapas. Elle a été achevée et publiée en juin 2023, avec le soutien de Portes Ouvertes. Cette étape, qui a été célébrée comme une première historique pour le Mexique, permettra aux croyants de mieux comprendre leurs droits lorsqu'ils pratiquent leur foi dans des communautés qui peuvent leur être hostiles.
Les réseaux criminels ne sont plus cantonnés aux "narco-États": ils se sont étendus sur tout le territoire mexicain, à travers près d’une vingtaine de groupes. Ils persécutent les chrétiens partout où l'Église est perçue comme une menace à leurs intérêts.
Quant à la violation des droits des chrétiens au sein des communautés indigènes, elle se produit en particulier dans les zones Sud: au Chiapas, au Guerrero, à Hidalgo, à Jalisco et à Oaxaca.
De la conquête espagnole (1519-1521) à 1872, l'Église catholique romaine était la seule confession chrétienne présente au Mexique. Elle est toujours majoritaire dans le pays, mais le Mexique a autorisé la liberté de culte au milieu du XVIIIe siècle. Depuis, les confessions protestantes traditionnelles se sont établies dans le pays, mais le gouvernement n'a reconnu les églises et les associations religieuses en tant que personnes morales qu'en 1992.
Mars 2024 - Depuis octobre 2023, 32 chrétiens de trois villages de l’État d’Oaxaca (Sud du pays) sont harcelés par les autorités locales.
25 mai: on réclame aux chrétiens évangéliques d'un village 1.300 € par famille pour continuer à vivre leur foi.
Avril 2022- des évangéliques expulsés de chez eux à cause de leur foi n'ont toujours pas récupéré leurs possessions