Lorsque des groupes extrémistes islamiques ont pris le contrôle du Nord du pays en 2012, les églises ont été brûlées et les chrétiens obligés de fuir. Aujourd’hui la menace s’étend aux chrétiens du Sud du pays.
Par le passé réputé pour sa relative tolérance, le pays s’enfonce dans une crise sécuritaire majeure. La menace islamiste qui se concentrait dans le Nord du pays s’étend aujourd’hui aux régions du Sud. Les chrétiens, déjà marqués par les attaques et les destructions d’églises de 2012, se retrouvent dans une situation encore plus précaire, surtout dans les zones rurales.
La majorité des chrétiens sont catholiques romains. Ils vivent principalement dans le Sud du pays mais certaines communautés ont été menacées par les activités des islamistes radicaux dans le Nord du Mali. Les chrétiens qui ont tout perdu en 2012 et ont été déplacés en souffrent encore aujourd’hui. Certains sont retournés au Nord du pays sous protection policière mais ils vivent sous la menace constante d’être attaqués par les extrémistes islamiques.
Alors que le gouvernement est tenu en échec par les djihadistes, les chrétiens risquent à tout moment d’être enlevés, attaqués, voire tués. Ils peuvent aussi être, de force, recrutés dans des groupes armés ou convertis à l’islam. Les églises et les écoles chrétiennes ferment leurs portes.
Quiconque pratique ouvertement sa foi risque d’être attaqué, les missionnaires peuvent être enlevés par les djihadistes. Les chrétiens d’arrière-plan musulman subissent violence et pression de la part de leur famille, d’autant plus persécutés que la société se radicalise sous l’influence des islamistes. Les églises ne peuvent mener aucune activité sans être la cible d’attaques ou d’enlèvements. Dans le Sud, même si les chrétiens bénéficient d’un peu plus de liberté, la menace des islamistes s’intensifie.
Les chrétiens restent dans une situation extrêmement précaire en raison de l’influence croissante des groupes armés islamistes dans le pays. Les violences contre les civils, les chrétiens en particulier, et contre les bâtiments chrétiens et les églises, restent très élevées. Elles ont visé des chrétiens, des écoles et d’autres institutions gouvernementales, et même certains musulmans.
Mais il y a aussi eu de bonnes nouvelles. Bien que d’éminents dirigeants musulmans aient demandé que le Mali devienne un «État multiconfessionnel», suscitant l’inquiétude des chrétiens quant à ce que cela pourrait signifier pour eux en tant que religion minoritaire, les Maliens ont approuvé en juin un projet de constitution prévoyant que le pays reste un État laïc. En outre, la nouvelle constitution est vantée comme une étape vers des élections en 2024, préparant un retour à un régime civil et à une gouvernance plus forte. On espère qu’elle conduira à une plus grande protection de tous les Maliens, y compris de la minorité chrétienne vulnérable.
Les zones où les djihadistes et les éleveurs peuls (fulani) sont actifs constituent des poches de persécution particulièrement intense: cela correspond essentiellement au Nord et au Nord-Est du pays, ainsi qu’à quelques endroits dans le Sud.
En 1895, les «pères blancs», une mission catholique, ont introduit le christianisme au Mali. En 1936, le premier prêtre africain a été ordonné et en 1962 le premier évêque malien consacré. En 1919, le protestantisme est arrivé à son tour.
Animistes.