La Constitution définit tout Malais comme une personne qui suit l’islam. On rencontre, dans le pays, des chrétiens d’origine indienne ou chinoise, ainsi que des Malais convertis de l’islam, tous soumis à de fortes pressions. Lors des élections régionales d’août 2023, le parti islamique pan-malais (PAS), notoirement radical et hostile aux minorités religieuses, a gagné du terrain.
La Malaisie est un état multiethnique où les sunnites, qui représentent le groupe ethnique majoritaire, sont favorisés au détriment des ethnies minoritaires. Les libertés individuelles sont restreintes, notamment la liberté d’expression, la liberté d’association et la liberté de religion. Le parti "PAS" est déjà à la tête de plusieurs États de la fédération. Ses membres font souvent des déclarations hostiles aux minorités ethniques et religieuses, dont les chrétiens.
L'instabilité politique du pays - quatre premiers ministres se sont succédés depuis 2018 - a conduit à la multiplication des partis politiques qui tentent, par la surenchère, de séduire les électeurs musulmans conservateurs.
Plus de la moitié des chrétiens sont catholiques. On trouve aussi différentes dénominations protestantes et des églises indépendantes. Toutes, ainsi que les ONG chrétiennes, sont étroitement surveillées par les autorités. Les dénominations protestantes non traditionnelles sont davantage ciblées, car elles parlent de leur foi plus ouvertement.
Tout Malais de souche est supposé être musulman, selon la définition de la constitution malaisienne. S'il quitte l'islam, il enfreint la loi, trahissant la Constitution, la société et sa famille. Les chrétiens d’arrière-plan musulman subissent donc nombre de pressions et l’hostilité ambiante. Ils cachent souvent leur foi et se rencontrent en secret. S’ils sont découverts, ils risquent d’être rejetés par leur famille ou d’être forcés à divorcer. Parfois, ils sont envoyés dans un camp de rééducation, ou disparaissent...
Pour tenter d'endiguer la montée du parti islamique le plus radical, le gouvernement a choisi de continuer à mettre l'accent sur l'islam et à favoriser les politiques centrées sur les Malais et les musulmans. En termes de discrimination et de marginalisation, il n'y a, pour les chrétiens, aucun signe tangible de détente.
Petit à petit, la jeunesse malaisienne considère que la distinction entre Malais et non-Malais est issue d’une politique dépassée et que la véritable préoccupation dans la société se situe entre les "nantis" et les "démunis". Ce sentiment est partagé par la plupart des chrétiens, il reste à voir si cela finira par changer quelque chose aux limitations et aux niveaux de discrimination auxquels ils sont confrontés.
On note une forte activité missionnaire islamique auprès des chrétiens, notamment parmi les Bumiputera (autochtones), dans l’Est du pays. L’État de Sabah n’est déjà plus à majorité chrétienne depuis plusieurs années.
Les marchands nestoriens et perses apportent le christianisme dans les îles Malacca au VIIe siècle. Le christianisme se renforce avec l’arrivée des missionnaires portugais en 1511, puis avec celle des Britanniques en 1815. Seuls les expatriés britanniques pouvaient fréquenter les églises et un accord tacite interdisait d’évangéliser les musulmans. Vers la fin des années 1970, le gouvernement a expulsé tous les missionnaires.
Hindouistes, bouddhistes, musulmans chiites.
Septembre 2021- En Malaisie, un projet de loi prévoit un renforcement de la charia, qui serait étendue aux non musulmans.
Avril 2019 - La commission des Droits de de l'Homme de Malaisie rend ses conclusions sur la disparition du pasteur Koh: c'est l'État qui est responsable de l'enlèvement.
Le 13 Février 2019 - La famille du pasteur Raymond Koh est toujours sans nouvelles de lui, 2 ans après son enlèvement à Petaling Jaya, dans l'État du Selangor, en Malaisie.