Au Kirghizistan, les autorités locales ont beaucoup de pouvoir et sont sous influence musulmane, avec de fortes conséquences pour les chrétiens, surtout ceux d’arrière-plan musulman.
Le Kirghizistan est le seul pays d’Asie Centrale avec un président et un parlement élus, mais la corruption est prégnante et des troubles politiques secouent le pays. Le pays, surtout agricole, est un des plus pauvres d’Asie centrale.
Dans ce pays à 88,8% musulman, le gouvernement est strictement laïc, et les chrétiens ont plus de liberté que dans bien d’autres pays d’Asie Centrale. Cependant, aucune activité religieuse n’est autorisée en dehors du contrôle de l’État. La pression des autorités augmente depuis 2015 et une nouvelle loi religieuse pourrait conditionner l’enregistrement
des églises à la présence d’au moins 500 membres.
Bien que les églises soient souvent dans l’impossibilité de satisfaire à l’obligation légale de s’enregistrer, elles se retrouvent dans les maisons sans grand risque.
Le Kirghizistan reste un des pays les moins oppressifs d’Asie Centrale à l’égard des chrétiens. Mais il est très traditionnaliste, et la culture musulmane y prévaut. En dehors de Bichkek, la capitale, l’oppression musulmane est forte. Les églises orthodoxes ayant peu de contact avec la population, elles sont moins visées.
Ce sont surtout les églises qui évangélisent et les chrétiens d’arrière-plan musulman qui subissent cette oppression. Ils deviennent cibles des prêches d’imams locaux qui appellent à leur exclusion communautaire, se font harceler tant dans la sphère privée que par les autorités locales. Ces chrétiens subissent parfois des violences physiques pour revenir à l’islam, voire sont bannis. Les baptêmes et les enterrements de convertis au christianisme d'arrière-plan musulman sont source de tensions et sont régulièrement perturbés.
En 2023, au moins 8 chrétiens ont été forcés de quitter leur domicile à cause de la persécution.
Il n’y a pas de région spécifique à la persécution des chrétiens au Kirghizistan. Mais la pression islamique sur les chrétiens d’arrière-plan musulman est plus importante en dehors des grandes villes.
Le christianisme est arrivé en Asie Centrale aux VIIe et VIIIe siècles. Éradiqué par les Mongols musulmans au XIVe siècle, il est revenu avec les Russes orthodoxes à partir de 1867, puis avec des populations que Staline y déporta pendant la guerre. Après la chute de l’URSS en 1991, de nombreux chrétiens kirghizes ont émigré, mais de nouveaux groupe de croyants sont apparus.
Témoins de Jéhovah et musulmans ahmadis.
Deux femmes sous forte pression et une autre expulsée de chez elle, en raison de leur foi.