La guinée est un pays à 88% musulman. Les chrétiens sont opprimés au sein de leur milieu familial et discriminés dans leur vie sociale et civile.
Pays au sous-sol riche et très irrigué, la Guinée est pourtant l’un des plus pauvres du monde. La corruption le mine et l’épidémie de fièvre Ebola en 2014 l’a ébranlé. Fin 2020, Alpha Condé a été réélu pour un 3e mandat présidentiel. Il avait fait changer la Constitution dans ce sens, et au prix d’émeutes qui ont fait des dizaines de morts.
Depuis 1984, avec la montée de l’islamisme dans la région, les églises et les mosquées sont surveillées. Dans ce pays à 88% musulman, les chrétiens sont discriminés, par exemple pour des promotions dans les administrations ou pour l’achat de terrains destinés à des lieux de culte.
Le gouvernement accorde aux églises traditionnelles, présentes depuis longtemps, et en particulier à l’Église catholique, une certaine reconnaissance dans les questions religieuses. Mais les églises non traditionnelles, plus prosélytes, se heurtent aux hostilités tant islamiques qu’ethnico-religieuses. Elles ont parfois du mal à se faire officiellement reconnaître.
Là où l’influence islamique est forte, les églises sont sous pression pour que leurs activités ne soient pas visibles. En outre, comme les pays voisins, la Guinée doit faire face à une prolifération de groupes islamiques radicaux violents. Les luttes claniques sont aussi à l’origine d’oppressions contre ceux qui quittent la religion du clan.
Même si la persécution est diffuse partout, elle est plus accentuée dans les régions rurales. L’islam y est souvent mélangé aux religions indigènes. En outre, l’influence de l’extrémisme islamique est bien plus sensible en Moyenne-Guinée, Haute-Guinée et Guinée forestière.
Dans certaines régions, les familles et communautés islamiques exercent une forte pression sur les chrétiens issus de leurs milieux. Ils peuvent être harcelés, rejetés, voire menacés de mort. Il en va de même des chrétiens issus de cultes locaux, obligés de suivre des rites traditionnels. Dans de tels environnements, il peut être dangereux de faire état de sa foi chrétienne.
Les Portugais arrivèrent en 1462 pour établir un comptoir, sans volonté de répandre le catholicisme dans un pays gagné à l’islam depuis le 11e siècle. En 1877, des missionnaires catholiques arrivèrent, suivis seulement en 1918 des protestants. Après l’indépendance de 1958, les écoles catholiques furent fermées et les missionnaires français expulsés.
