Des centaines de chrétiens sont en prison dans des conditions très dures parce qu'ils sont membres d'églises non reconnues par l'État.
L’Érythrée est considéré comme l’un des pays les plus répressifs au monde. Les protestations politiques sont interdites et il n’y a pas d’organisation médiatique indépendante dans le pays. L’unique parti politique repose sur le culte de la personnalité du président Afwerki et sur la « lutte de libération » de l’Érythrée contre l’Éthiopie.
Outre l’islam, le gouvernement érythréen ne reconnaît officiellement que 3 dénominations chrétiennes: l’Église Orthodoxe d’Érythrée, l’Église catholique et l’Église luthérienne. Les autres dénominations chrétiennes sont illégales. Les chrétiens d’arrière-plan musulman et ceux qui quittent l’Église orthodoxe pour une autre dénomination chrétienne sont persécutés par leur famille et par la société. Les Églises protestantes évangéliques sont particulièrement visées par le gouvernement.
Les chrétiens souffrent du régime dictatorial au pouvoir. Les jeunes sont enrôlés de force dans l’armée pour une durée indéfinie, dans des conditions très dures, sans pouvoir invoquer le droit à l’objection de conscience.
Les protestants non luthériens sont discriminés dans l’accès aux services publics, notamment les services sociaux. Victime de la supériorité ecclésiastique des dénominations reconnues, les dénominations non reconnues n’ont ni le droit de pratiquer leur foi ni celui de se réunir. Les forces de sécurité de l'État font des descentes dans les maisons et arrêtent des centaines de chrétiens. Beaucoup sont emprisonnés sans procès et meurent en prison faute de soins médicaux, victimes de torture ou de conditions de détention inhumaines. Certains chrétiens quittent le pays sous la pression et pour fuir la violence cautionnée par l’État.
Dans les régions majoritairement musulmanes, ceux qui deviennent chrétiens souffrent de l’oppression islamique et sont persécutés par leur famille et par la société.
Au fil des ans, les forces de sécurité du gouvernement ont effectué de nombreux raids de maison en maison et arrêté des centaines de chrétiens. L’extrême pression et le niveau très élevé de violence contraignent certains chrétiens à fuir le pays.
Peu de choses ont changé en Érythrée depuis l’année passée. Suivre Jésus reste extrêmement dangereux et toute personne hors des quatre groupes religieux reconnus (les trois communautés chrétiennes et l'islam) est susceptible d'être arrêtée, torturée, emprisonnée, voire tuée. Même ceux qui appartiennent aux confessions chrétiennes reconnues sont surveillés par le gouvernement et peuvent être arrêtés.
Le poids du régime autoritaire, qui arrête les chrétiens qu’il accuse d’être des agents de l’Occident, se ressent sur tout le territoire. S’ajoutent la pression islamiste pour les convertis dans les terres de l’Ouest et de l’Est, et le protectionnisme agressif des orthodoxes contre les chrétiens qui changent de dénomination, dans les régions montagneuses.
Il y a plus de 1 000 ans que le christianisme est présent en Érythrée. En 1864, trois missionnaires suédois protestants s’installent dans le pays, donnant naissance à l’Église luthérienne érythréenne. L’Église évangélique actuelle est née après la Seconde Guerre mondiale.
Musulmans opposés au pouvoir et témoins de Jéhovah.
Janvier 2024 - au moins 30 chrétiens arrêtés lors d'une fête d'anniversaire.
Octobre 2021- 8 responsables d'Église sont en prison depuis plus de 10 ou 15 ans en Érythrée.
Mai 2021- Le 10 mai, 2 chrétiens ont été arrêtés à Asmara dans des circonstances obscures.