Il existe peu de chrétiens issus de la population locale, ces derniers doivent cacher leur foi pour se protéger. Les chrétiens expatriés ont une certaine liberté.
Les Émirats Arabes Unis se présentent comme une nation islamique progressiste.
Le pays est composé de 7 émirats qui ont chacun leur dirigeant. L’islam est religion d’État et la législation est fondée sur la charia. Les musulmans n’ont pas le droit de quitter l’islam. La discrimination sur la base de la religion est interdite mais le culte non musulman ne peut s’exercer que dans le respect des coutumes du pays.
L’Eglise est constituée en grande partie de travailleurs immigrés venus d’Asie, d’Afrique et d’Occident. Les chrétiens restent une composante acceptée par la société - à l'exception des convertis d'arrière-plan musulman.
La société est relativement tolérante envers les chrétiens étrangers s’ils ne sont pas d’arrière-plan musulman. Ils sont libres de se réunir dans des lieux de culte ou les uns chez les autres, cependant ils n’ont pas le droit de parler de leur foi aux musulmans et aucune célébration ne peut être faite publiquement. Malgré une certaine acceptation des religions autres que l’islam, les autorités surveillent les églises et les chrétiens, en utilisant notamment des moyens numériques.
Les chrétiens expatriés venus d'Afrique ou d'Asie bénéficient de moins de liberté que leurs coreligionnaires occidentaux. Ils restent toutefois plus libres que les convertis d'arrière-plan musulman. Cependant, on note qu'un certain nombre de femmes expatriées chrétiennes, travaillant en tant que femmes de ménage dans les familles émiriennes, subissent des abus.
En octobre 2019, lors d’une cérémonie officielle à Abu Dhabi, plusieurs lieux de culte non musulmans ont été officiellement reconnus, dont 15 églises chrétiennes, un lieu de culte mormon et un temple hindou. Certaines des églises concernées existent depuis plus de 40 ans. Il y aurait une quarantaine de bâtiments servant d'églises aux Émirats Arabes Unis. Probablement plus de 150 églises informelles se réunissent en parallèle dans des lieux privés. Il y a en effet bien plus de chrétiens qu'il n'y a de place dans les quelques églises du pays.
Les chrétiens d’arrière-plan musulman, émiratis et étrangers, subissent quant à eux une terrible pression de la part de leur famille, de leurs employeurs et de la société. Les Émiratis sont considérés comme musulmans, et changer de religion est officiellement passible de la peine de mort. Bien qu’elle ne semble pas être appliquée, cette loi reste un puissant moyen de dissuasion et ceux qui deviennent chrétiens cachent leur foi ou demeurent sévèrement persécutés par leur entourage. La conversion au christianisme est vécue comme une trahison familiale.
C’est pourquoi les convertis au christianisme pratiquent leur foi dans le secret le plus total. S’ils sont découverts, ils risquent de perdre leur héritage et leurs droits parentaux, d’être forcés de se marier et licenciés. Beaucoup demandent l’asile dans un autre pays.
Des fouilles archéologiques ont montré que le christianisme s’était répandu dans la région du Golfe avant l’arrivée de l’islam. Éradiqué, il fait son retour au XIXe siècle quand des missionnaires catholiques occidentaux sont venus y construire des hôpitaux. Le protestantisme est arrivé dans le pays en 1890.
Si les chrétiens expatriés sont libres de se réunir en privé, il ne leur est pas permis d’évangéliser ou de prier en public. Quant aux chrétiens d’arrière-plan musulman, ils sont mis sous pression par leur famille et la communauté locale afin qu’ils se rétractent. De ce fait, il leur est donc presque impossible de révéler leur conversion.
Les plus riches émirats (Abu Dhabi, Dubaï et Sharjah) accueillent la plupart des chrétiens qui vivent dans le pays et appliquent les mêmes règles de restriction aux chrétiens et aux églises. Les quatre autres émirats, moins riches et moins peuplés, comptent aussi moins d’expatriés et sont plus conservateurs.
Tout individu qui quitte l’islam pour une autre religion.