À Djibouti, la tolérance dont bénéficiaient les chrétiens s’érode de plus en plus. L’extrémisme islamique grandit, au point que le gouvernement y voit une menace et surveille les mosquées.
Situé dans la Corne de l’Afrique, avec une position géographique favorable le long de routes maritimes très fréquentées, Djibouti est entouré de pays instables et répressifs, tels l’Érythrée, l’Éthiopie, la Somalie et le Yémen. L’emplacement stratégique du pays dans le golfe d’Aden en fait un lieu de transit pour beaucoup de djihadistes dont le passage laisse une trace influente dans le pays.
Historiquement, l’islam, aujourd’hui religion d’État, est profondément ancré dans la société, musulmane à plus de 90%. Mais le christianisme a aussi influencé le pays, de par ses liens avec l’Éthiopie voisine. Djibouti a un régime dictatorial basé sur la charia. Il n’y a pas de liberté de réunion, d’expression, ni de liberté de la presse.
Les chrétiens issus de l’islam sont perçus par leurs familles et leurs concitoyens comme des traîtres, et ils subissent une énorme oppression clanique. De plus, bien implanté dans les pays voisins, l’islam radical gagne aussi Djibouti, lieu de transit entre Moyen-Orient et Afrique aussi pour les djihadistes.
Dans les mosquées, les prêches prônent la haine du chrétien. Dans le cercle familial toute discussion sur la foi est perçue comme une attaque contre l’islam, et la persécution du chrétien va de l’exclusion de toute activité familiale aux violences physiques. La famille a aussi souvent peur d’être rejetée si on découvre qu’il y a un traître en son sein.
Les chrétiens d'arrière-plan musulman sont déshérités et les femmes risquent d’être mariées de force à des non-chrétiens.
La plupart des Djiboutiens vivent dans la capitale. Déjà difficile en ville, la situation des chrétiens issus de l’islam est encore pire en milieu rural à cause du style de vie communautaire et pastoral. Ils doivent vivre leur foi en secret. Même dans les camps de réfugiés, ils sont discriminés.
Le catholicisme est arrivé dans le pays en 1883 avec les Français. Puis les orthodoxes s’y sont installés durablement. L’Église Réformée de France s’y est établie en 1940. La tolérance envers ces églises diminue avec la montée de l’islam radical. Il y a aussi des églises non traditionnelles, très visées par l’oppression à cause de leur élan pour l’évangélisation.