Au Burundi, les chrétiens doivent veiller à ne critiquer en rien le gouvernement. Les responsables chrétiens, catholiques ou non, sont souvent persécutés s'ils critiquent le pouvoir en place.
La persécution continue de s’intensifier au Burundi, alors que les partis d'opposition et la presse voient eux aussi leurs droits sérieusement remis en cause. La pression reste très forte sur les petites églises.
Deux phénomènes expliquent la persécution des chrétiens au Burundi.
Les libertés sont restreintes par le gouvernement qui veut obtenir le soutien de la population et de toutes les églises. Elles doivent veiller à n’émettre aucune critique sous peine d’être fermées. Ceux qui dénoncent les brutalités et les injustices, y compris les dignitaires religieux, subissent des intimidations. La pression sur les petites églises est particulièrement forte : les chrétiens des communautés chrétiennes non traditionnelles subissent des pressions pour ne pas se réunir et ne sont pas autorisés à construire d’églises. Plus d'une centaine d'églises ont été fermées ces dernières années.
L’Église catholique, majoritaire dans le pays, réagit de façon négative au nombre grandissant de chrétiens d’autres confessions (les accusant notamment de «pollution sonore» en raison de leur manière de faire culte). Les familles et la communauté font pression sur ceux qui voudraient se joindre à ces dénominations.
L’oppression étatique touche essentiellement les sphères civile, sociale, ecclésiale de la vie du chrétien. Ce sont les cibles caractéristiques d’une oppression totalitaire. Ceux qui critiquent le gouvernement subissent intimidations et emprisonnements. L’augmentation du score de la violence dans l'Index 2024 s’explique en grande partie par l'assassinat de cinq chrétiens par la ligue de jeunesse proche du régime.
La région des Grands Lacs en Afrique n’a été évangélisée qu’à la fin du 19e siècle. Après 1918, le Burundi, colonie allemande, passa sous protectorat belge ; les missions allemandes cédèrent la place à des missionnaires français. Des baptistes danois vinrent en 1928, puis des anglicans en 1934. Aujourd’hui, 93% de la population se dit chrétienne (très majoritairement catholique).
