L’État contrôle tous les médias en Angola, tandis que les atteintes aux libertés fondamentales et la corruption minent le pays, dirigé par le même clan depuis plus de 40 ans.
Depuis son indépendance en 1975, l’Angola est aux prises avec les luttes de factions rivales. C’est surtout le cas au Cabinda, enclave angolaise séparée du pays par une bande côtière dépendant de la RDC. En dépit de grandes richesses (pétrole, diamants), la pauvreté s’étend.
Les églises non traditionnelles sont prises dans un étau de contraintes légales qui les plongent de fait dans la clandestinité. Elles craignent d’être fermées ou leurs bâtiments détruits. Le gouvernement a ordonné la fermeture de plus de mille d’entre elles. Et l’avenir n’augure rien de bon.
Depuis un décret du 4 octobre 2018, une église doit compter 100.000 citoyens adultes résidant dans au moins 12 des 18 provinces pour être enregistrée. Sans enregistrement officiel, il ne peut y avoir légalement ni école, ni hôpital, ni autre aide sociale. Depuis 2004, aucune nouvelle église n’a pu être enregistrée.
Le gouvernement contrôle ainsi les églises et ferme celles qui s’opposent à lui. Celles qui le soutiennent ne sont pas inquiétées. Mais les chrétiens qui dénoncent le système de corruption et le régime dictatorial sont rapidement arrêtés. Et ceux qui quittent les églises enregistrées (en particulier l’Église catholique) pour une église non enregistrée doivent affronter de gros défis.
Le contrôle totalitaire de l’État, qui veut faire taire toute opposition, affecte toutes les sphères de la vie du chrétien. Le croyant doit être prudent dans l’expression de sa foi, individuellement et en tant que membre d’église. Son couple même peut être menacé ; s’il entreprend de quitter une église enregistrée, son conjoint subira des pressions pour divorcer. Et lui-même peut perdre la garde des enfants.
Cette pression de l’État s’exerce dans tout le pays. Mais la situation instable de l’enclave du Cabinda lui sert de prétexte pour y exercer des violences contre les églises : fermetures, arrestations, autres formes d’intimidation...
Dès 1491, avant la colonisation, des prêtres catholiques portugais se sont installés dans le pays. Puis des Pères Blancs sont arrivés en 1865 et les protestants à partir de 1878. Aujourd’hui, l’Angola est majoritairement catholique, mais les protestants représentent un quart de la population qui se dit chrétienne.
Musulmans et juifs.