Les fonctionnaires de l’État font pression pour restreindre la liberté des chrétiens et les pousser à renoncer à leur foi.
L’Algérie compte une des plus grandes communautés de chrétiens d’arrière-plan musulman du Maghreb et du Moyen-Orient, essentiellement concentrée en Kabylie. Les lois qui régissent le culte non musulman interdisent tout ce qui pourrait « ébranler la foi d’un musulman » ou « tenter de convertir un musulman à une autre religion ». La pression contre les églises protestantes s’intensifie. Beaucoup d’églises fermées par le pouvoir, qui s’est lancé dans une campagne contre l’Église Protestante d’Algérie, n’ont toujours pas rouvert.
La seule église historique est l’Église catholique. La majorité des chrétiens algériens, même au sein de l’Église Protestante d’Algérie (EPA), sont des musulmans convertis au christianisme. L’Église Protestante d’Algérie (EPA) compte 46 églises. Suite aux pressions des autorités, seules quatre ouvrent encore leurs portes. Certaines sont sous scellés. D’autres ferment suite à des pressions sur les responsables.
Au moins 18 chrétiens sont sous la condamnation de peines de prison.
Les chrétiens algériens d’arrière-plan musulman sont confrontés à l’opposition de leur famille, proche et élargie. Ils subissent également de fortes pressions de la part de la société, des responsables locaux ethniques ou religieux et de leurs voisins pour se plier aux normes et aux rites musulmans. Ils sont harcelés et discriminés au quotidien mais c’est dans les zones rurales plus conservatrices qu’ils courent le plus grand danger.
La pression de l’État sur les chrétiens protestants a atteint un niveau que l’on n’avait plus vu depuis des décennies. Alors que ces dernières années ont vu de nombreuses fermetures d’églises (et que ces églises sont restées fermées), il semble que la tactique ait changé durant la période de référence de l’Index 2024. Au lieu de sceller officiellement les bâtiments des églises comme auparavant, le gouvernement a commencé à menacer les responsables de poursuites si leurs communautés ne cessaient pas de se réunir. Aujourd’hui, seules quatre des 47 églises affiliées à l’Église protestante d’Algérie restent ouvertes. D’autres ont également cessé de se réunir par crainte d’une intervention étatique. Plusieurs chrétiens ont aussi été condamnés à des peines de prison avec sursis.
Pour le reste, la pression est restée forte dans tous les domaines de la vie des chrétiens algériens. Comme dans une grande partie de l’Afrique du Nord, il reste très difficile de suivre Jésus en Algérie.
Au IIe siècle, le christianisme était déjà présent en Algérie, d’ailleurs, le célèbre père de l’Église Saint-Augustin, venait d’Algérie. Suite à la conquête arabo-musulmane au VIIIe siècle, il a quasiment disparu. Au XVe siècle, il a été réintroduit dans le pays par les Espagnols mais ils ont vite été remplacés par les Ottomans. Après 1830, profitant de la colonisation française, des missionnaires catholiques et quelques protestants établissent des églises.
Juifs, musulmans ahmadiyya.
Mai 2024 - Youssef Ourhmane, pasteur et vice-président de l’Église protestante d’Algérie, condamné en apppel à 1 an de prison ferme, 6 mois avec sursis et à environ 690 euros d'amende.
Décembre 2021- En Algérie, Foudhil Bahloul, chrétien d'origine musulmane fait appel de 2 condamnations: une pour avoir collecté de l'argent illégalement et une pour avoir payé en retard la pension alimentaire qu'il doit à sa femme.
Juillet 2021 - Mise sous scellés de 3 églises dans la province d'Oran (Algérie).