Nouvelle tempête de violence en République centrafricaine, 2 000 personnes encore aux mains de la secte islamiste Boko Haram au Nigéria. Bref retour sur des faits souvent méconnus.
Centrafrique : risque considérable d’une nouvelle guerre civile
Depuis 2013, les combats n’ont jamais cessé en Centrafrique. De nouvelles vagues de violence viennent endeuiller le pays. À Bangassou, au Sud-Est du pays, plus de 100 corps sans vie ont été retrouvés ces derniers jours. Dans cette même ville, le 15 mai 2017, l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga a été visé par des membres des Anti-balakas alors qu’il essayait d’aider les victimes, majoritairement musulmanes, à rejoindre les hôpitaux. D’autres affrontements ont eu lieu à Alindao dans la préfecture voisine de Basse-Kotto. Parmi les victimes, le frère et le neveu du président de l’Alliance évangélique du pays, le pasteur Guérékoyamé-Gbangou ont été tués. La RCA est assaillie par le conflit à la fois religieux et ethnique entre les rebelles Sélékas, essentiellement musulmans et les Anti-balakas à majorité animiste. L’essentiel des combats a eu lieu dans la province d’Ouaka, située dans une région centrale entre le Nord à prédominance musulmane et le Sud du pays essentiellement chrétien. D’après Yonas Dembélé, de l’équipe de recherche de Portes Ouvertes International : « À moins que la Force de maintien de la paix de l'organisation des Nations Unies n’intervienne de façon décisive pour mettre fin à ces affrontements, le risque est grand que ces conflits se répandent et que le pays sombre à nouveau dans l’instabilité et la guerre civile.»
Nigéria : 2 000 victimes aux mains de Boko Haram
La libération des 82 jeunes lycéennes de Chibok le 6 mai 2017 a apporté un souffle d’espérance à la communauté chrétienne. L’espoir demeure pour la libération des 115 dernières victimes de ce rapt. Hélas, si ces jeunes filles ont bénéficié de façon incontestable de la campagne internationale de soutien « Bring Back Our Girls », 2000 autres victimes voient leur cas tristement passé sous silence. Depuis 2009, les membres de Boko Haram se battent pour établir un califat au Nord-Est du Nigéria. Les attaques et les enlèvements de masse continuent en toute impunité. Michel Varton, directeur de Portes Ouvertes France précise : « Notre équipe sur place rapporte que les victimes de Boko Haram ne font pas l’objet des efforts du gouvernement pour obtenir leur libération ». Il ajoute : « Elle s’interroge également sur l’avenir des lycéennes récemment libérées : « Comment vont-elles se remettre de l’islamisation forcée ? Vont-elles obtenir l’aide adéquate pour guérir de leurs traumatismes ? »
Certaines d’entre-elles doivent également affronter une triste nouvelle : le décès de leurs parents. 23 parents sont décédés durant la période de captivité de ces jeunes filles.