En Asie Centrale, malgré la célébration officielle de la journée des droits de la femme, les chrétiennes doivent faire face à une violente persécution. Zaida, Gulyia, Anara et Amida témoignent avec courage.
En Asie Centrale, la Journée internationale des droits de la femme est célébrée depuis presque un siècle. Dans les administrations et les entreprises privées, le 8 mars est un jour de fête. C'est l'occasion de mettre à l'honneur certaines employées et les institutrices dans les écoles. Les familles se rassemblent pour offrir des cadeaux aux épouses, aux mères et aux filles, qui sont couvertes d'éloges. Et pourtant… Le statut de ces femmes reste inférieur à celui des hommes. Parmi elles, les chrétiennes sont les plus vulnérables et les plus persécutées. Surtout si elles ne peuvent pas compter sur la protection d’un homme dans leur famille ou leur entourage: c’est souvent quand l’homme protecteur vient à disparaître, que le sort des femmes chrétiennes se détériore de façon catastrophique.
Frappées et séquestrées
C’est exactement ce qui s’est passée pour Zaida (pseudonyme). Mariée et mère d’un fils, elle a découvert la foi en Jésus sur le tard. Mais quand son mari est décédé, elle a commencé à être insultée par son entourage. Jusqu’à ce que son propre fils en vienne à des violences physiques: «Il me menace de ne pas m’enterrer quand je mourrai, sous prétexte que j’ai trahi ma foi. Il m’a même donné un coup de poing!» Zaida s'interroge avec tristesse:
«Comment mon propre fils, celui que j’ai enfanté et élevé, peut-il m’attaquer à cause de ma foi?»
Guliya (pseudonyme) a été séquestrée chez elle après sa conversion à l’âge de 16 ans. Sa famille lui a interdit d’aller à l’école et l'a mariée de force à un musulman. Heureusement, son mari n’est pas opposé à sa foi en Jésus. Guliya garde aujourd’hui l’espoir que lui et ses parents soient «sauvés par Jésus».
Rouée de coups devant ses enfants
Contrairement à Guliya, Anara (pseudonyme) n’a pas la chance d’avoir un mari tolérant. Quand il a trouvé sa bible, son époux l’a rouée de coups en criant:
«C’est moi qui te nourris! C’est moi qui décide en quel dieu tu crois!»
Couverte de bleus, Guliya s’est réfugiée chez ses parents avec ses deux enfants terrorisés. Mais sa famille l’a accusée d’être la seule responsable de ses malheurs. Elle vit aujourd’hui avec ses deux enfants dans un appartement loué par des chrétiens qui la soutiennent matériellement.
Une pluie d'insultes
Comme Anara, Amida (pseudonyme) a trouvé de l’aide auprès d’autres chrétiens. Sa vie est devenue un enfer quand son jeune frère et son père sont décédés, et que son frère plus âgé est tombé gravement malade. Les insultes des voisins pleuvaient:
«Allah vous a maudits pour votre foi en un Dieu étranger. Vous méritez tous de mourir!»
Amida a alors senti ses forces l’abandonner. Elle ne le savait pas, mais elle venait de tomber dans une grave dépression. Heureusement, elle a pu participer à un séminaire de soins post-traumatiques proposé par nos partenaires. Elle a pu prendre du recul sur ce qui lui arrivait: «Cela m’a aidé à comprendre mes propres émotions et la condition de mon cœur, explique-t-elle. Ce sera aussi utile pour mon ministère auprès d’autres femmes: je vais pouvoir les soutenir à mon tour!», conclut cette femme au courage exemplaire. Un témoignage édifiant en cette Journée internationale des droits de la femme...