Biélorussie, Kirghizistan, Kazakhstan, Tadjikistan: ces États satellites de la Russie durcissent leurs lois sur les cultes pour mieux contrôler les églises.
Divers États de l'ex-URSS durcissent actuellement leurs lois sur l’exercice des cultes. C’est le cas par exemple en Biélorussie, où une nouvelle législation a été promulguée le 5 janvier. Les églises ont jusqu’à l’été 2025 pour obtenir une nouvelle autorisation officielle d'exister.
Pour cela, elle doivent fournir la liste de 20 membres adultes, et préciser leur employeur. Seules les églises bénéficiant de cette autorisation auront le droit d’organiser des cultes, de diffuser du matériel religieux (y compris des bibles), d'enseigner le catéchisme et d'organiser des actions caritatives. L'organisation d'activités religieuses sans autorisation préalable sera passible de deux ans de prison.
En Biélorussie: étouffer la vie
Cette nouvelle loi inquiète les chrétiens biélorusses. «Dans certains villages, nous n’avons pas le nombre nécessaire de membres actifs», constate Leonid Mikhovich, à la tête de l’Union baptiste. Pour frère Aleksandr Shramko, prêtre orthodoxe exilé en Lituanie, cette nouvelle loi est un moyen «d’étouffer toutes les poches possibles de résistance, dans n’importe quelle partie de vie que l’État ne contrôle pas». Et le site Internet d’informations indépendant Zerkalo de rappeler que:
«L’année dernière, tous les partis politiques d’opposition ont été liquidés de cette manière. [Désormais], nous aurons moins d’églises.»
Pourquoi? Selon les dires de certains officiels, «des prières auraient été entendues dans des églises pour demander une victoire de l’Ukraine dans sa guerre [contre la Russie]». (Source: Forum18)
Au Kirghizistan et au Kazakhstan aussi
D’autres États satellites de la Russie préparent aussi des législations religieuses restrictives. Au Kirghizistan, par exemple, un projet de loi est en cours. Il obligerait les églises à obtenir une nouvelle autorisation tous les cinq ans, avec la signature et les données personnelles de 100 membres actifs par localité.
Le Kazakhstan prépare aussi une nouvelle loi, avec le même nombre de membres nécessaire pour créer une église. Dans ce pays, le titre de «ministre du culte» est délivré par l’État. Et seuls les détenteurs de cette reconnaissance officielle auront le droit de diffuser des informations à caractère religieux. Y compris en ligne. Les églises non officielles n’auront pas le droit de célébrer de mariages, et les enfants de moins de douze ans ne pourront plus participer à des activités religieuses sans être accompagnés par un parent. Ce qui posera des problèmes évidents pour les écoles du dimanche ou les camps d’été.
Calendriers confisqués
Enfin, au Tadjikistan, l’ONG norvégienne Forum 18 s’inquiète des restrictions pesant de plus en plus sur les cultes. Aucune nouvelle église n’a été autorisée à ouvrir depuis mai 2022. Il faut avoir plus de 18 ans pour participer à des activités religieuses. Et les autorités confisquent régulièrement du matériel religieux (comme 5000 calendriers chrétiens portant des versets bibliques interceptés à l’aéroport, par exemple). Pour les chrétiens du Tadjikistan comme pour ceux d'autres anciennes républiques soviétiques, l’URSS est loin de n’être qu’un vieux souvenir…
Source: Forum18
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