Au Vietnam, pays officiellement communiste, à majorité bouddhiste, suivre Jésus implique parfois de gros sacrifices. Gia An, Suong et le pasteur Phong ont perdu leurs maisons, leur église ou leur conjoint. Mais ils tiennent bon.
Officiellement, le Vietnam est un pays communiste; mais seulement 6 % de la population se déclare athée. La religion majoritaire est le bouddhisme (49%), suivie par les agnostiques (12%), les animistes tribaux (10%) puis les chrétiens (9%). Parmi ces derniers, les catholiques, installés de longue date au Vietnam, jouissent d’une liberté de culte relative... tant qu’ils ne se mêlent pas de politique. Mais les protestants et les convertis (surtout issus des tribus animistes) sont victimes de persécutions sévères. À tel point que le pays est classé au 25e rang de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens. Les chrétiens persécutés sont souvent bannis de leurs villages et expulsés de leurs maisons par leur propre famille. Voici trois récits de Vietnamiens qui ont décidé de rester chrétiens malgré les épreuves auxquelles ils sont confrontés.
Mis à la porte par leur famille
- Gia An (pseudonyme) habitait chez ses parents, avec sa femme, leurs enfants et sa sœur. Quad ce couple est devenu chrétien, il a été mis à la porte par les parents de Gia An: «Ils croyaient que nous perturbions les âmes des défunts dans la maison, que cela apporterait la malédiction et le malheur à toute la famille», expliquent les deux chrétiens. L’église locale s’est cotisée pour leur construire une petite maison, mais la collecte s'est avérée insuffisante: les travaux n'ont pu être achevés et la maison en construction n’avait pas de toit. Alors Gia An a subi les moqueries du voisinage: «Invoquez votre Dieu: il prendra soin de vous! Prouvez-nous que votre Dieu est meilleur que le nôtre!» Et voilà qu'au grand dam des moqueurs, le miracle s'est produit: des partenaires de Portes Ouvertes ont financé la fin des travaux et ont même fourni trois mois de subsistance alimentaire à la famille chrétienne. Aujourd’hui, Gia An prie pour son voisinage, pour que «Dieu se révèle à ces gens.»
Abandonnée par son mari
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Suong (pseudonyme) s’est convertie au christianisme dans une zone géographique officiellement considérée «sans religion». Elle habitait avec son mari chez ses beaux-parents. Quand elle est devenue chrétienne, ses beaux-parents ont voulu la forcer à renoncer à sa foi. Quant à son mari, il l’a soutenue pendant un temps. Mais il a fini par l’abandonner quand il a lui-même risqué de perdre son travail. Alors, ses beaux-parents ont ramené Suong chez ses parents qui l’ont à leur tout mise à la rue. Aujourd’hui, son mari demande le divorce. «J’ai très peur, mais je n’abandonnerai pas ma foi», témoigne Suong. Actuellement hébergée grâce à l’aide de Portes Ouvertes, elle envisage de quitter le pays avec son enfant. Elle confie:
«Pourquoi font-ils en sorte que ce soit si difficile de suivre Jésus? Mais je vais faire confiance à la miséricorde de Dieu et à sa protection.»
Condamnés, persécutés, mais fidèles
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Le pasteur Phong (pseudonyme) s’est réjoui avec les fidèles de sa communauté quand ils ont enfin pu célébrer leur culte dans un bâtiment dédié à cet effet. Un membre de l'Église avait fait don du terrain, et après avoir – en vain – sollicité un permis de construire, les paroissiens avaient commencé les travaux. Mais le gouvernement est intervenu pour les empêcher de poursuivre, le terrain agricole étant officiellement considéré comme non constructible. Le généreux donateur a été condamné à une amende correspondant à un mois de salaire et les outils de construction ont été confisqués. À ce stade, l’église se réunit dans les bâtiments inachevés. Mais le pasteur Phong refuse de baisser les bras et reste confiant:
«Quand nous servons le Seigneur, nous faisons face à des difficultés. Alors, nous nous appuyons sur Dieu et nous tenons ferme.»
Le pasteur Phong renchérit: «Dieu m’a toujours réconforté et a toujours envoyé des gens pour m’aider.» De fait, aujourd’hui, il bénéficie du soutien de Thien Nhi (pseudonyme), un partenaire local de Portes Ouvertes, qui l’encourage et prie pour lui.
Telle est la condition des chrétiens vietnamiens: «dans la détresse, mais non dans le désespoir; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non perdus.» (2 Corinthiens 4.8 et 9).
Ils s’appellent Tien, Chong et Thuy. Ils sont vietnamiens et se sont convertis au christianisme, abandonnant le culte de leu...