Un pasteur et ses 3 enfants ont été brûlés vifs. Son épouse a été froidement abattue. En tout, 20 personnes ont perdu la vie dans cette dernière attaque des Peuls contre la population chrétienne au Nord Nigéria. Elle a lieu fin août.
Au moins 20 personnes dont un pasteur et 4 membres de sa famille ont été tuées dans l’État central du Plateau au Nigéria. Les faits se sont déroulés les 28 et 29 août derniers, à Barkin Ladi, une zone de gouvernement local.
Le pasteur Adamu Wurim Gyang, âgé de 50 ans, et ses trois enfants ont été brûlés vifs. Son épouse, Jummai, 45 ans, a été abattue et laissée dans une mare de sang. Ils vivaient dans le bâtiment de leur église.
Le seul rescapé de la famille est dévasté
Adamu, le fils aîné de 27 ans, est le seul rescapé. Il est étudiant en troisième année à l'Université de Jos et n’était pas sur place. Quand il est arrivé au village, le lendemain du drame, il n’a pu que constater l'horreur : le corps de sa mère et les restes de son père et de ses trois frères brûlés. Le jeune homme est dévasté.
«Mon père a toujours été la force de notre famille. Je ne peux pas imaginer ma vie sans lui.»
Plus de 14 personnes ont été tuées dans cette seule attaque ; 95 maisons ont été incendiées et 225 cultures en attente de récolte ont été détruites.
Huit villages attaqués en même temps
Le 28 août, les habitants des villages de Wereh (district de Ropp), Abonong, Ziyat et Bek (district de Foron), Nafan, Sagas, Rawuru et Rambuh (district de Fan), tous à Barkin Ladi, ont été la cible de graves attaques par des militants peuls.
Rotshak Linus Kamki, arrivé le lendemain dans le village d'Abonong témoigne :
«Avant que nous puissions faire quoi que ce soit, les Peuls ont commencé à tirer. On ne savait pas quoi faire. Nous étions face à eux et ils venaient nous attaquer avec des armes, alors que certains étaient encore sur les collines. Nous étions impuissants.»
Les victimes protestent, la police leur tire dessus
Le lendemain de l'attaque, des jeunes villageois d'Abonong en colère sont descendus dans la rue pour protester. Les forces de sécurité, arrivées dans l'après-midi, leur ont tiré dessus, tuant 6 personnes et en blessant plusieurs autres.
Une femme, qui se serait vraisemblablement interposée, a été tuée par les forces de l’ordre.
Les mêmes villages étaient attaqués en juin
En juin, ce sont plus de 230 personnes qui ont été tuées dans des attaques « militaires coordonnées ». Des militants peuls lourdement armés ont pris d'assaut 15 villages dans le périmètre de Barkin Ladi (LGA), à majorité chrétienne.
Plus de 11 500 personnes avaient dû se réfugier dans 13 localités de l'État ; on ne connaît pas le nombre de personnes blessées.
Le Nigéria siège à la 14ème place des pays où les chrétiens sont le plus persécutés.