La semaine dernière, trois villages à prédominance chrétienne du centre du Mali ont subi une attaque djihadiste qui a fait 27 morts. Les assaillants sont arrivés à moto dans les villages de Bankass, Koro et Tillé mardi 2 juin. Ils sont restés jusqu'au lendemain, tuant des personnes à bout portant ou les brûlant vives. 

Si les groupes jihadistes sont les principaux responsables de l'instabilité qui sévit au Mali et dans d'autres pays du Sahel comme le Burkina Faso et le Niger, les milices communautaires et les forces gouvernementales sont souvent accusées de perpétrer des attaques tout aussi meurtrières.
Ainsi d'autres villages ont été attaqués dans la semaine. 

Une violence qui se généralise

Mercredi 3 juin, des attaquants ont tué 14 personnes dans le village peul de Niangassadiou à Mopti. Vendredi 5 juin, des hommes armés en tenue militaire ont également attaqué le village peul de Binedama, dans le centre du Mali. Ils ont tué au moins 20 personnes. L'association peule Tabital Pulaaku a accusé les soldats maliens d'être responsables de cette attaque et le gouvernement a promis d'enquêter sur ces allégations. Les éleveurs peuls ont été accusés de soutenir les djihadistes et inversement.

Vendredi dernier, des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale Bamako pour exiger la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, qui a été réélu en 2018 pour un second mandat de cinq ans sur la promesse d'apporter la paix dans un pays déchiré par les groupes armés et l'aggravation de la violence.