Mercredi 26 juillet 2023, des soldats sont apparus à la télévision nationale annonçant que le président du Niger, Mohamed Bazoum, a été écarté du pouvoir. Alors que la population est partagée entre fidélité au président et soutien aux putschistes, l'avenir des chrétiens est-il menacé? 

L’inquiétude de notre partenaire de terrain

Notre partenaire sur le terrain exprime son inquiétude quant à l'avenir de l'Église au Niger: 

«Nous ne savons pas si cette junte militaire sera amicale avec l'Église, car il y a de nombreux musulmans au sein de l'armée qui appartiennent au mouvement Izala (sunnite) et qui ont des opinions extrémistes.»

Il précise: «S'ils font partie de la nouvelle junte, la persécution de l'Église pourrait bien s'intensifier.»

Selon notre partenaire, il pourrait y avoir des manifestations  «contre l'implication étrangère actuellement présente dans le pays.» Il constate que «les chrétiens sont très inquiets, car personne ne sait ce qui va se passer lors de ces manifestations.» Il se souvient que ces dernières années, de tels rassemblements ont dégénéré en émeutes et en violences contre les chrétiens: «(Cela) s'est terminé par l'incendie d'églises et de propriétés chrétiennes telles que des magasins et des maisons.» 

Instabilité politique et djihadisme endémique 

Notre partenaire en appelle donc à la prière: «Merci de prier pour la stabilité du pays, car il y a beaucoup de rumeurs sur les médias sociaux. Priez également pour l'Église au Niger», demande-t-il. 

Ce coup d'État militaire est le neuvième dans la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre au cours de la dernière décennie. Comme ses voisins d’Afrique de l’Ouest, le Niger ne parvient pas à empêcher les attaques violentes des groupes djihadistes actifs au Sahel contre les villes et les villages. L'Afrique de l'Ouest a enregistré plus de 1.800 attaques terroristes au cours des six premiers mois de l'année, faisant près de 4.600 morts et entraînant des conséquences humanitaires désastreuses.