District de Galle, Sud du Sri Lanka. Dans un village majoritairement bouddhiste, les religieux locaux et les villageois ont déposé une pétition au commissariat. Objectif: empêcher la construction d'une église dans leur village. Ils entendent par là s'opposer à «l'extrémisme religieux» du pasteur local. Mais au fur et à mesure que la construction avance, l'opposition se durcit. Les adversaires du projet n'en sont pas restés aux mots et sont passés aux actes, le 20 mars dernier. 

«Non à l'extrémisme religieux!»

Ce jour-là, les villageois et les chefs religieux se sont rassemblés autour de l'église. Ils ont brandi des pancartes sur lesquelles était inscrit «Non à l'extrémisme religieux!» Prévenus la veille, les chrétiens avaient installé des caméras de surveillance sur le bâtiment. Les manifestants, de peur d'être filmés, se sont tenus à distance.

Pourtant, le pasteur Bandula, responsable de l'église locale, a obtenu toutes les garanties nécessaires pour la construction du lieu de culte. En 2019, il a déposé une demande de permis de construire auprès du Pradheshiya Sabha, organe important dans le système de gouvernement local. Et en 2020, il a reçu par écrit l'autorisation de construire son église. Mais à cause de la crise inhérente à la Covid-19, la construction n'a pu commencer que cette année.

Cette opposition au ministère du pasteur Bandula n'est pas nouvelle. Depuis qu'il a commencé à travailler dans ce village, en 1997, il n'a cessé de se heurter à l'hostilité des villageois.

La seule église du secteur 

Le village est peuplé presque exclusivement de Singhalais. Ils sont bouddhistes et considèrent le christianisme comme une religion étrangère. Notre partenaire sur place est d'ailleurs très étonné que le pasteur ait reçu le feu vert pour la construction: «C'est un miracle! En général, les membres du Pradheshiya Sabha ne donnent jamais leur accord pour une construction d'église!» Si l'église est construite avec succès, ce serait le seul lieu de culte chrétien des environs. 

Le pasteur Bandula refuse de baisser les bras: 

«De nombreux villageois vivent leur foi en secret et je ne les abandonnerai pas!» 

Quel que soit le danger, il reste déterminé à mener à bien la construction de son église:

«Je n'ai jamais eu peur de mourir et ma famille et moi sommes prêts à affronter la persécution. Les chrétiens du village se tiennent à nos côtés», a-t-il déclaré.