5 ans après les attentats de Pâques (21 avril 2019) au Sri Lanka, le combat des familles des victimes pour la justice continue, malgré l’absence de mesures concrètes.
À l'approche du cinquième anniversaire des attentats à la bombe, des foules de fidèles ont été mobilisées pour participer à la «marche de prière pour la justice». Ceci afin de rendre hommage aux 260 vies perdues le dimanche de Pâques 2019. Ces attaques suicides ont choqué le Sri Lanka et de nombreux chrétiens du monde entier. Mais de nombreuses questions restent sans réponse, alors que les appels à la justice sont restés lettre morte.
Des enquêtes bâclées?
«L'objectif principal de la marche était de montrer au gouvernement du Sri Lanka que nous n'avons pas abandonné l'appel à la justice», a déclaré Cyril Gamini Fernando, un prêtre catholique très engagé aux côtés des familles des victimes. Cinq années se soient écoulées, mais de nombreuses personnes estiment que les enquêtes n'ont pas été menées correctement. Selon elles, le gouvernement sri-lankais n'a pas pris de mesures à l'encontre des auteurs de l'attentat ni demandé des comptes à ceux qui n'ont pas réussi à l'empêcher.
Cyril explique: «Les rapports d'enquête ont donné des recommandations à mettre en œuvre et ont noté les domaines nécessitant une enquête plus approfondie. Mais aucune des recommandations n'a encore été appliquée.» Il précise: «En janvier 2023, j'ai envoyé une lettre au président actuel, énumérant tous les domaines nécessitant une enquête plus approfondie et demandant que justice soit faite pour l'attentat. Mais je n'ai pas encore reçu ne serait-ce qu'un accusé de réception de ma lettre.»
Des familles dans l’attente
L'indemnisation qui devait être versée aux familles n'a été versée que partiellement. Même après cinq ans, certaines familles qui auraient dû être indemnisées ne l'ont toujours pas été. Cyril Gamini Fernando estime que «tout ce que fait le gouvernement au sujet de l'attentat de Pâques n'est que du théâtre.» Selon lui, les autorités mèneraient plusieurs interrogatoires et enquêtes de façade, alors qu'elles ne prendraient en réalité aucune mesure concrète.
Cyril Gamini Fernando a été l'un des principaux défenseurs des victimes des attentats au cours des cinq dernières années. Même si le combat pour la justice a progressé lentement, il a tenu bon, sans se laisser décourager: «Nous continuerons à demander justice», déclare-t-il avec détermination.