Un nouvel accord de principe signé entre le gouvernement de transition et les rebelles entérine l'idée de liberté de religion au Soudan.
C'est un nouvelle avancée vers la reconnaissance de la liberté de religion au Soudan.
Un accord de principe a été signé le 28 mars dernier entre le gouvernement de transition du Soudan et les rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (SPLM-N). Il va permettre d'accélérer la finalisation du processus de paix qui mettra fin à 17 ans de guerre. Il constitue également une avancée de l'idée d'un État laïc garantissant la liberté religieuse.
Plus de religion d'État
L'accord de principe promet «l'établissement d'un État civil, démocratique et fédéral au Soudan dans lequel la liberté de religion, de croyance et les pratiques et cultes religieux seront garantis à tous les Soudanais en séparant les identités culturelles, régionales, ethniques et religieuses de l'État.» Il ajoute :
«Aucune religion ne peut être imposée à qui que ce soit et l'État n'adoptera aucune religion officielle.»
Une avancée à confirmer
Pour la mise en place de la liberté de religion dans le pays, il reste encore un long chemin à parcourir.
Un premier accord historique avait été conclu le 31 août entre le gouvernement et les principaux groupes rebelles. Mais le SPLM-N, qui insistait sur la laïcisation du pays, avait refusé de signer. Cet accord, qui garantit la neutralité de l'État sur le plan religieux, n'a pas encore changé le quotidien des chrétiens. En février, un responsable d'église qui travaille parmi les jeunes dans l'État de Gezira a été arrêté et interrogé par les services de sécurité. Ils ont fait pression sur lui pour l'empêcher d'ouvrir une nouvelle église.
L'attitude de la population, des forces de l'ordre et des élus locaux évolue avec lenteur. Il reste également à modifier la législation pour abolir certaines lois qui menacent les chrétiens dans leur quotidien: notamment celles sur le blasphème, et sur la décence publique - qui régit l'habillement et le comportement dans la rue.
De nombreuses difficultés attendent encore les chrétiens qui espèrent un réel changement dans la manière dont ils sont considérés dans le pays.