C'est une déclaration très encourageante pour les chrétiens du Soudan. Le ministre soudanais des Affaires religieuses déclaré que les biens volés aux chrétiens devraient être restitués et que ceux-ci devraient être libres de pratiquer leur foi librement.

Nasreddine Mufreh s'est exprimé ainsi lors d'une interview publiée le 3 novembre au journal panarabe Asharq Al-Awsat. Il y a indiqué que les chrétiens ne devraient pas être considérés comme des membres d'une minorité: «Ils sont Soudanais et leur religion est céleste avec ses valeurs et ses croyances.» Il a aussi ajouté que: 

«Les chrétiens ont été persécutés sous le régime du président déchu Omar el-Béchir, mais cela doit changer.» 

Fortes persécutions sous Omar el-Béchir

Cette annonce donne de l'espoir dans un pays où les lois sur le blasphème, l'apostasie et la décence publique sont toujours en vigueur. Ces lois ont été largement utilisées dans le passé pour persécuter les chrétiens. Ces derniers n'arrivent pas à obtenir une reconnaissance officielle de leurs églises et à en faire construire de nouvelles. Sous le gouvernement précédent, des dizaines d'églises ont été confisquées et détruites sous prétexte qu'elles n'avaient pas les permis nécessaires.

Les chrétiens ont expérimenté de fortes persécutions sous le règne sans partage de l'ancien président Omar el-Béchir. D'ailleurs, jusqu'à présent, le Soudan était toujours placé dans les 20 premiers pays de l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens

Omar el-Béchir est resté au pouvoir durant trente ans et a été renversé par un coup d’État de l'armée le 11 avril 2019, après quatre mois de manifestations populaires. En septembre dernier, un nouveau gouvernement a été formé, plus favorable, semble-t-il, à la liberté religieuse.