L'islam n'est plus religion d'État au Soudan. L'Église se réjouit mais reste prudente.
C'est une grand changement constitutionnel que vient de vivre le Soudan. Dans le cadre d'un accord de paix signé avec les rebelles, le gouvernement de transition du Soudan a décidé que l'islam ne serait plus religion d'État.
La fin de 30 ans de charia
Dans l'accord de paix signé par le gouvernement de transition et les rebelles fin août, on peut lire:
«Pour que le Soudan devienne une démocratie où les Droits de tous les citoyens sont garantis, la Constitution doit être basée sur le principe de la séparation de l'État et de la religion»
Cette nouvelle mesure est la dernière en date d'une série visant à ramener le pays sur la voie du respect des Droits de l'Homme. Elle fait suite à la décriminalisation de l'apostasie qui avait déjà été annoncée.
Ces changements sont une réponse apportées aux manifestants dont la mobilisation pendant des mois avait mené à l'éviction d'Omar Al Bashir du pouvoir.
Cela faisait 30 ans que la vie des soudanais était régie par la charia. Elle avait été mise en place et appliquée de façon très stricte par l'ancien président Al Bashir au moment de son arrivée au pouvoir en 1989. Pour conséquence, des églises démolies ou réquisitionnées, des chrétiens arrêtés et torturés.
D'autres ouvertures démocratiques attendues
L'avancée est positive et semble ouvrir la voie à d'autres ouvertures démocratiques comme:
- La suppression des lois sur le blasphème et sur la décence publique (habillement et comportement dans la rue).
- Permettre aux églises d'avoir une existence légale.
- La restitution des biens des églises qui avaient été confisqués par le pouvoir.
- La représentation des minorités religieuses au sein du ministère des Affaires religieuses et des dotations par des déléguées qu'elles auront choisis elles-mêmes.