En Russie, les églises non orthodoxes subissent de plus en plus de pressions de la part des autorités.
Les églises protestantes sont de plus en plus prises pour cibles par les autorités russes. Ainsi, 5 fois plus d'églises ont été ciblées par des accusations administratives en 2019 qu'en 2018.
Sécurité incendie, obligations sécuritaires de toutes sortes et normes diverses de construction concernant les établissements recevant du public sont autant de prétextes utilisés pour faire fermer les églises.
Au cours des 12 mois qui ont précédé octobre 2018, seules 2 étaient ciblées. Sur la même période l'année d'après, on en a enregistré 10.
Un observateur déclare: «Les autorités ont commencé par interdire les témoins de Jéhovah et à présent ils continuent en s'en prenant aux dénominations chrétiennes non orthodoxes comme les pentecôtistes notamment.»
Le 31 décembre, l'église Ambassade de Jésus à Nijni Novgorod a du fermer ses portes à cause de soit disant manquements dans leur système de sécurité anti incendie.
Les églises sont aussi victimes des lois Yarovaja, adoptées en 2016 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Rebaptisées ironiquement lois anti missionnaires, elles interdisent aux chrétiens russes de parler de l'Évangile sans permission du gouvernement, permission qui n'est accordée qu'aux organisations religieuses enregistrées auprès du pouvoir.
Les églises traînées devant les tribunaux
Les églises incriminées doivent se défendre devant les tribunaux, or cela leur demande beaucoup de temps et de moyens surtout lorsque cela devient récurrent.
Cela fait maintenant 10 ans, que la cathédrale de Christ Sauveur, qui appartient à la dénomination pentecôtiste Parole de Vie et qui se trouve à Kalouga, une ville située à 150 kilomètres de Moscou, doit se défendre régulièrement devant la justice.
Les prétextes sont à chaque fois différents: remise en question du titre de propriété du terrain et ensuite du bâtiment. Soit disant problèmes de conformité dans la construction de l'église. Différents projets du gouvernement qui nécessiteraient la destruction de l'église.
En 2009, le gouverneur de la région de l'époque a même été enregistré lors d'une réunion disant «trouvez une raison pour confisquer ce terrain… quelle qu'elle soit!»
À Oryol, une ville à 368 kilomètres de Moscou, l'Église de la résurrection de Dieu lutte elle aussi pour ne pas fermer ses portes. D'après l'ONG Forum 18, le pasteur Pavel Abashin a déclaré que les services secrets de l'État avaient ordonné à la municipalité de fermer l'église «par tous les moyens».