Le mois dernier, le gouvernement du Nicaragua a annulé les statuts juridiques de près de 1500 organisations à but non lucratif. C’est la plus importante opération de répression contre la société civile, alors que depuis 2018, c’est près de 5000 associations à but non lucratif qui ont été fermées.

Les évangéliques désormais visés

Parmi ces organismes fermés le mois dernier, on compte de nombreuses œuvres, églises ou associations évangéliques, affiliées notamment aux dénominations baptistes et pentecôtistes.

Jusqu’alors, les autorités ciblaient principalement les églises catholiques, alors que des évêques et des prêtres avaient dénoncé les violations des droits de l’homme dans le pays. La fermeture de centaines d’églises évangéliques semble indiquer une volonté croissante de faire taire la voix des responsables religieux. Les biens des églises évangéliques pourraient être confisqués par la suite.

Une pente autoritaire depuis 2018

Une avocate nicaraguayenne, Mme Martha Patricia Molina, a récemment estimé que près de 250 prêtres, religieuses, évêques et autres membres de l’Église catholique ont été contraints de quitter le Nicaragua depuis les manifestations de 2018. Parmi eux, trois évêques et 136 prêtres ont été purement et simplement expulsés du pays. Ainsi, la région de Matagalpa, qui comptait 71 prêtres, n’en compterait plus que 13 désormais.

Le gouvernement du Nicaragua semble suivre une tendance de plus en plus autoritaire depuis 2018. Cette année-là, des centaines de milliers de Nicaraguayens avaient manifesté contre la diminution de la sécurité sociale et l’érosion de la démocratie. Le gouvernement avait réagi par une répression sévère, qui continue encore aujourd’hui.