Dans certaines régions du Nigéria, il est difficile pour les chrétiens de vivre leur foi librement, à tel point qu'ils peuvent être menacés de mort. Le pasteur Jeremiah Datim est confronté à cette situation depuis la conversion d’une jeune musulmane au christianisme.
Parce qu'il a répondu à la soif spirituelle de Nabila, une jeune musulmane, un pasteur nigérian se retrouve pris dans une spirale qui met sa vie en danger. Aujourd'hui convertie au christianisme, Nabila Umar Sanda, 19 ans, a fui la pression du domicile parentale. Le pasteur se retrouve en première ligne et doit rendre des comptes pour avoir exercé un droit fondamental : la liberté d'exprimer ses convictions religieuses.
«Je tiens à déclarer que la Constitution de la République Fédérale du Nigéria garantit à toute personne le droit de propager sa foi et le droit de pratiquer également toute religion de son choix», a déclaré le pasteur Datim. «Mlle Nabila m'a dit qu'elle a 19 ans et donc libre de choisir une religion pour elle-même.»
Menacé par les services de sécurité, puis par le clergé islamique
Malgré cela, le pasteur Jeremiah Datim a reçu de nombreuses menaces de mort par ceux normalement chargés d’assurer la protection des personnes : des agents du département des services de sécurité de l'État nigérian (DSS). Il a dû éloigner sa famille afin de la mettre en sécurité.
Les intimidations viennent désormais du clergé islamique qui le menace de mort chaque jour par téléphone. La police, sollicitée, ne donne pas suite.
Nabila se cache de sa famille
En janvier dernier, le département des services de sécurité de l'État nigérian (DSS) avait même arrêté Nabila, la jeune convertie, ainsi que son ami, Simput Dafup (33 ans) qui l’avait présentée au pasteur Jeremiah Datim. Les deux amis ont été torturés lors de leur détention de dix jours. Une fois relâchés, ils ont dû faire face à d'énormes pressions.
Simput est le premier à s'enfuir de chez sa mère. De son côté Nabila a d'abord été déscolarisée par sa famille. Cette dernière lui interdit de retourner à l'université afin de mieux la surveiller dans la maison familiale située à Abuja, la capitale du Nigéria. Mais deux mois plus tard, le 24 mars, Nabila s'enfuit. Ses parents n'ont plus de nouvelles d'elle, si ce n'est un message sur Facebook, expliquant qu’elle n’a pas été contrainte de se convertir au christianisme, que cette décision lui appartient :
«J'ai posé beaucoup de questions sur l'islam et le christianisme. J'ai rencontré Jésus-Christ, avant de rencontrer Simput, et le Christ m'a dit qu'il est le chemin, la vérité et la vie, et que personne ne peut venir au Père sans Lui. Personne ne m'a forcée à devenir chétienne. C'est mon choix après avoir découvert la vérité. Simput a seulement aidé à répondre à certaines de mes questions en parlant de l'Évangile avec moi», écrit Nabila
L'Association Chrétienne du Nigéria (CAN) n'a pas hésité à prendre publiquement la défense de la jeune femme et du pasteur.