Au Nigéria, plus de 1 300 personnes ont perdu la vie dans les exactions commises par les bergers peuls envers les fermiers chrétiens depuis le début de l’année. Cela représente 6 fois plus de morts que dans les attaques perpétrées par Boko Haram pour la même période.
Les Nigérians continuent de payer un lourd tribut en pertes humaines. D’après l'Index Mondial du Terrorisme (Global Terrorism Index), les Peuls constituent le quatrième groupe terroriste le plus meurtrier connu au monde. Les Peuls ont commis de nombreuses attaques et assassiné 60 000 personnes depuis 2001 au Nigéria. C’est plus que Boko Haram, qui en 9 ans d’insurrection, a revendiqué 20 000 meurtres.
Vrai conflit ou nettoyage religieux ?
Cette violence est souvent assimilée à de simples affrontements communautaires entre des agriculteurs à prédominance chrétienne et des éleveurs peuls, musulmans. Le président Muhammadu Buhari y fait référence en termes de lutte pour les ressources naturelles que sont l'eau et les terres fertiles.
La dimension religieuse du conflit est souvent oubliée ou mise de côté mais elle est bien réelle. De nombreux responsables chrétiens le pensent et souhaitent que les politiciens la reconnaissent pour pouvoir y faire face.
La politique de la terre brûlée menée par les bergers peuls semble de plus en plus préméditée: ils détruisent délibérément les biens et récoltes des fermiers chrétiens et déciment les villages par surprise la nuit. En outre, les églises sont spécifiquement visées. Le mois dernier, dans l’État du Plateau, 230 personnes ont été tuées dans des affrontements entre fermiers chrétiens et bergers peuls. La vague d’attaques a meurtri une douzaine de villages.