Au Nicaragua, l'Église est de plus en plus surveillée par le gouvernement. Le pays franchit pour la première fois le seuil des 50 pays où les chrétiens sont le plus persécutés.
L'Index Mondial de Persécution des Chrétiens propose un arrêt sur image de la liberté religieuse dans le monde. De nombreux pays sont des «habitués» du classement. Nouveauté de l'Index 2023: l'entrée du Nicaragua dans le classement des 50 pays où les chrétiens souffrent le plus.
Nicaragua (N°50): l'Église sous surveillance du gouvernement
La répression gouvernementale s'est intensifiée ces derniers mois, d’où l’entrée du Nicaragua dans le nouveau classement de l’Index. Le Président Ortega tente de faire taire toute voix dissidente, dont celle de l'Église: elle est particulièrement ciblée et surveillée pour nuire à la bonne réputation dont elle jouit dans le pays. Les responsables d’églises constatent cette surveillance accrue.
C’est le cas du pasteur Wilber, qui est observé chaque dimanche par des agents de police pendant le culte. Au début, il se faisait un devoir de prier pour tous les représentants du gouvernement. Mais les policiers lui ont rapidement ordonné de s'abstenir. Il en faut plus pour décourager le pasteur Wilber, qui déclare:
«Même si je suis sur leur liste de personnes à surveiller, je suis dans les mains de Dieu, nous sommes tous dans les mains de Dieu et nous allons continuer à travailler pour diffuser sa Parole!»
Comores (N°42): seuls les étrangers ont droit à la liberté de religion
Les Comores qui avaient quitté le classement l’an dernier, reviennent cette année directement à la 42ème place. Les chrétiens des Comores sont inquiets et ils ont de bonnes raisons, car leur gouvernement et la société tout entière exercent une pression croissante sur l'Église. L'islam est la religion d'État et les Comoriens adoptent une vision de leur religion de plus en plus radicale. Certes, la liberté religieuse est inscrite dans la Constitution du pays. Mais comme le gouvernement l’a déclaré publiquement, «elle n’est pas un droit pour les Comoriens.» Elle l’est seulement pour les expatriés résidant dans le pays, les nationaux devant rester dans le giron de l’islam sunnite. S’ils en sortent, ils risquent d’affronter le rejet et les réactions violentes de leur entourage. Mais pas seulement: le prosélytisme est interdit par la loi et il est puni d'une amende et d'une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an. Ce sont les chrétiens d’arrière-plan musulman qui sont le plus menacés, notamment par des groupes islamiques extrémistes.
Le Koweït et le Népal sortent du classement
Le Koweït et le Népal ne figurent plus dans le classement des 50 principaux pays de la persécution. Ce qui ne veut pas dire que les chrétiens n’y sont plus persécutés.
Le Koweït est sorti du classement. Pourtant la persécution y est toujours aussi forte. Cela s’explique par l’augmentation de la persécution au Nicaragua et dans les Comores. Ces derniers lui sont «passés devant».
Le Népal est également sorti de l’Index. La persécution y a un peu baissé (notamment la persécution violente). Plusieurs attaques ont cependant été menées par des extrémistes hindous en 2022 contre la minorité chrétienne, dans cet État où existe une loi anti-conversion.