Les représentants de 3 groupes armés ont participé au dialogue. La Commission pour la paix du Myanmar a organisé une rencontre en Chine pour régler le conflit qui oppose les forces armées birmanes aux groupes ethniques majoritairement chrétiens.
C'est une véritable opportunité pour la paix au Myanmar. L’Armée de libération nationale de Ta'ang, l'Armée d'Arakan et l'Armée de l'Alliance démocratique nationale du Myanmar ont accepté le dialogue. La Commission pour la paix du Myanmar a tenu une réunion en Chine avec les représentants de ces trois groupes armés ethniques, les seuls à ne pas avoir signé l'accord national de cessez-le-feu en 2015.
Le but est d’en finir avec le conflit militaire qui oppose l’armée aux groupes ethniques en majorité chrétiens, et par la même occasion, de cesser la guerre qui touche les groupes Kachin et Chin. Leurs affrontements ont lieu le long de la frontière nord du Myanmar.
Un conflit sur fond de haine religieuse...
Au Myanmar, les minorités ethniques sont pourchassées, tuées et déplacées dans le Nord du pays. Et être chrétien sur ce sol signifie souvent risquer sa vie. Des chrétiens sont forcés de fuir pour vivre avec des dizaines de milliers de personnes dans des camps de réfugiés et dans des circonstances dramatiques.
Lors d'un forum pour la paix en Corée du Sud le 1er septembre dernier, le cardinal Charles Maung Bo du Myanmar a mis l’accent sur le fait que «des guerres éclatent au Myanmar contre tous ceux qui épousent la liberté religieuse. Elles sont causées par des forces prêchant l'intolérance et la haine religieuses».
...et de montée du nationalisme
L'armée birmane détient le pouvoir suprême car elle contrôle trois ministères clés dont la Défense et l'Intérieur, tandis que «le gouvernement civil détient peu ou pas de contrôle effectif sur ses activités».
Le cardinal Charles Maung Bo l'affirme, à cela s'ajoute la montée du nationalisme bouddhiste, qui déclenche la répression et n'apporte pas aux minorités ethniques et religieuses «la paix et la dignité humaine» qu'elles méritent.
Un appel direct à la communauté internationale pour la paix
Dans un appel lancé le 10 septembre à «ceux qui s'intéressent à la paix» au Myanmar, le cardinal Charles Maung Bo a critiqué l'utilisation par la communauté internationale de termes qu'il qualifie d'extrêmes tels que «génocide» et «nettoyage ethnique». Selon lui,
«Ils ne nous aideront pas sur la voie de la paix et de la démocratie. Comprenant nos situations délicates, nous avons besoin de la coopération et de l'accompagnement de la communauté internationale».
La question de la paix est délicate, les tensions sont bien présentes entre les ethnies et les religions. De nombreux chrétiens sont d'ailleurs issus des minorités ethniques Chin et Kachin. Récemment, deux missionnaires birmanes ont été victimes d'un passage à tabac, uniquement pour leur position chrétienne.