Vendredi dernier, peu après midi, deux séismes d'intensité 7,7 et 6,4 ont frappé le Myanmar de plein fouet. Les dégâts humains sont immenses: on compte plus de 2.000 morts, près de 4.000 blessés et encore 370 personnes portées disparues. La junte militaire, au pouvoir depuis 2021, a déclaré l'état d'urgence et a demandé l'aide internationale.

Témoignages d’une journée catastrophe

Daw Sun (pseudonyme), une chrétienne veuve, raconte la scène: «J'ai senti les secousses et je me suis précipitée dehors avec mes enfants, paniquée.»

«En quelques minutes, nous avons vu notre maison s'effondrer. Nous l'avons regardée s'écrouler sous nos yeux, impuissants.»

Le même scénario s’est produit pour le pasteur Caleb (pseudonyme), au centre du pays, qui accueille des chrétiens dans son église:

«L’impact du tremblement de terre est tel que les murs du bâtiment se sont fissurés. La salle de prière du dernier étage a été gravement endommagée, le plafond s’est effondré et le mobilier s’est renversé et cassé. Un jeune garçon a été grièvement blessé à la jambe en tentant de s’échapper du bâtiment.»

La vidéo ci-dessous montre les dégâts dans une église au centre du pays:

Un pays profondément endommagé

Partout dans le pays, les routes, les aéroports, les infrastructures et même les hôpitaux sont fortement endommagés. Il est presque impossible de se déplacer sur des routes devenues quasiment impraticables: beaucoup ne peuvent pas rentrer chez eux et se retrouvent bloqués dans de nombreuses régions.

Faute de place, on soigne les blessés sur les bords des routes, et la nuit venue, le pays est plongé dans l'obscurité. «Il n'y a pas d'électricité, et l'approvisionnement en eau ne fonctionne pas. Même les connexions Wi-Fi sont instables», partage un survivant.

Depuis vendredi, plusieurs milliers de personnes ont passé des nuits difficiles, à chercher le sommeil dehors, rongées par la peur. De fortes répliques sismiques étaient encore ressenties à de nombreux endroits, rendant périlleux chaque bâtiment déjà fissuré.

Quelles conséquences pour les chrétiens?

Avant même le tremblement de terre, le Myanmar, classé 13ème dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025, était déjà un endroit très difficile pour les chrétiens. Les églises ont été spécifiquement prises pour cible, au milieu d’une guerre civile qui dure depuis quatre ans déjà.

Notre partenaire locale, Daisy Htun (pseudonyme), dresse un tableau bien sombre de la situation: «Les gens en ce moment, croyants et non-croyants, sont dans le désespoir.»

«Pour les chrétiens du Myanmar, ceux qui ont déjà été touchés par la guerre et ceux qui ont été déplacés, cela peut encore aggraver leur situation.»

Si vous souhaitez soutenir les chrétiens du Myanmar, Portes Ouvertes a mis en place un fonds spécial.

Prions pour que les chrétiens continuent de briller au milieu du chaos.