L'armée continue à renforcer son emprise sur le Myanmar, qui reste plongé dans la crise. Le conflit en cours fait des ravages parmi les chrétiens.
L'armée intensifie sa lutte contre les groupes de résistance et de nombreux chrétiens ont été déplacés. Même si le Myanmar fait moins parler de lui qu'en début d'année, le pays reste enfoncé dans une crise profonde. Et les chrétiens en subissent les conséquences.
Les zones chrétiennes au cœur des combats
Les chrétiens, qui sont majoritaires dans l'État de Chin, ont été traumatisés. Ils se retrouvent sans abri. Depuis le début du mois d'octobre, l'armée locale birmane a envoyé davantage de troupes dans cet État montagneux pour repousser les combattants de l'opposition. Ce qui a entraîné une augmentation du nombre d'églises saccagées, bombardées et occupées. Un pasteur a été tué.
Les combats sont intenses dans les zones chrétiennes du canton de Falam, dans l'État de Chin, et dans l'État de Kachin.
Lwin, un partenaire local de Portes Ouvertes décrit la situation: «Les familles de croyants qui s'y trouvent sont obligées de se cacher dans la forêt. Les migrations dans l'État de Chin se font en masse et les villes se sont complètement vidées. Il n'y a pas d'autre endroit où se cacher que la jungle!»
Maisons brûlées et églises occupées
Le Myanmar est le théâtre de la plus longue guerre civile au monde. Elle est centralisée dans les États à majorité chrétienne, dont le Chin, qui sont riches en matières premières comme le jade et le bois. Par conséquent, les chrétiens qui y vivent sont vulnérables aux persécutions des groupes d'insurgés et de l'armée depuis de nombreuses années. Lwin explique:
«Partout où les militaires passent, ils brûlent les maisons et occupent les églises.»
Le coup d'État militaire, qui a eu lieu en février de cette année, n'a fait qu'exacerber cette situation.
«Chaque fois que nous entendons une voix forte, ou des coups de feu, nous avons peur», précise Zew That (pseudonyme), un chrétien Chin contraint de fuir les zones de combats. «Notre maison est un abri. Quand elle est détruite, il est difficile pour nous de pardonner, même si la Bible nous y invite. Nous espérons que d'autres chrétiens prieront pour nous afin que nous en soyons capables», conclut Zew.