Au Pakistan, une famille chrétienne lutte pour la justice. Leur fils de 22 ans est faussement accusé d’enlèvement et de viol. Toute la communauté chrétienne du village a été prise à partie.
À Sheikhupura dans la province du Pendjab au Pakistan, un jeune chrétien, Waheed Masih, âgé de 22 ans, est sous le coup d’une fausse accusation depuis juillet. On lui reproche d'avoir kidnappé et violé une jeune fille de 19 ans.
Depuis que Waheed a été accusé, sa famille et toute la communauté chrétienne de Rahimabad, ont été victimes d’exactions de la part des habitants de leur village.
Incitation à la violence contre les chrétiens
«Tous les villageois se sont enflammés et ont crié en disant qu'ils brûleraient nos maisons et nous couperaient en morceaux», raconte un témoin.
Deux appels au rassemblement ont été passés depuis le haut-parleur de
la mosquée. Certains chrétiens se sont enfuis suite au premier,
craignant des attaques. On a pu entendre : «Ne laissez même pas un seul chrétien vivre dans le village!»
Partout, les femmes et les enfants ont dû courir pour se mettre à
l'abri lorsque les pillages et les saccages ont commencé.
La peur règne encore à Rahimabad. Seuls les chrétiens âgés sont
rentrés chez eux, alors que les jeunes femmes ne sont pas revenues par
crainte de représailles.
Des pertes considérables
Au moins 10 hommes se sont introduits au domicile de la famille Masih, ont ouvert des coffres et des armoires et ont volé des décorations en or, des articles ménagers et de l'argent. En tout, ils en ont eu pour plus de 3000€ de pertes.
Certains autres villageois chrétiens ont dû fuir; ils ont perdu la plupart de leurs biens.
Les dures conditions de vie des chrétiens
Ces dommages s'ajoutent à la détresse quotidienne des victimes. Les membres des 10 familles chrétiennes du village sont pour la plupart employés dans des briqueteries ; d'autres travaillent comme concierges dans différentes villes.
Les chrétiens pakistanais sont souvent démunis, discriminés et isolés, à cause de leur foi. Dans leur vie professionnelle, ils ont souvent du mal à joindre les deux bouts et sont condamnés à exercer des tâches dégradantes ou risquées. Souvent sans instruction, ils contractent des «prêts anticipés» utilisés pour les garder asservis car ils ne gagnent jamais assez d'argent pour rembourser leur dette.