Au Sahel, les extrémistes islamiques saisissent toutes les occasions pour s'en prendre aux civils, et principalement aux chrétiens. L'inefficacité du pouvoir à protéger ses citoyens est pour eux un argument de propagande qui les aide à recruter des partisans. Retour sur les derniers événements:

  • Le 15 juin, dans le Sud du Niger, l'église des assemblées de Dieu de la ville de Maradi a été réduite en cendres. Dans le centre du pays, d'autres églises ont été prises pour cible mais elles ont été protégées par les forces de l'ordre. Ces attaques ont eu lieu en réaction à l'arrestation d'un imam qui avait qualifié un projet de nouvelle loi religieuse «d'anti-islam».
  • Le 12 juin, dans le Sud-Est du Niger, les chrétiens des communes rurales de Diffa ont reçu un ultimatum de la part des terroristes de Boko Haram: partir dans les 3 jours où se faire tuer. Une cinquantaine de personnes sont allées trouver refuge dans la ville de Diffa où elles ont été prises en charge par une église locale. Une semaine plus tôt, le 2 juin, les forces de sécurité avaient déjoué une tentative d'attentat contre une église de Diffa. Le terroriste avait été arrêté à l'extérieur de l'église avec une ceinture d'explosifs et des armes.
  • Les 9 et 10 juin derniers, au centre du Mali, dans la région de Mopti, 102 chrétiens ont été tués dans l'attaque de leur village par des hommes armés. Cette région est souvent le théâtre d'affrontements entre groupes ethniques notamment les bergers peuls, et les chasseurs dogons. Le Mali, pays majoritairement musulman, a toujours toléré sa majorité chrétienne mais depuis la guerre civile de 2012, les islamistes extrémistes ont gagné en influence et les chrétiens vivent dans la peur d'être attaqués ou kidnappés.

Alpha Barry, ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso a averti que l'activité terroriste dans la région du Sahel gagne du terrain et qu'il y a «un risque très réel» de déstabiliser une grande partie de l'Afrique Occidentale.