Deux ans après avoir gagné son procès contre le gouvernement du Soudan, l'Église Soudanaise du Christ fait face à de nouvelles accusations.
Huit dirigeants de l'Église Soudanaise du Christ (SCOC) font de nouveau face à des accusations criminelles. C'est une décision prise par la Cour suprême du Soudan fin juillet.
Ces huit dirigeants d'église avaient pourtant été acquittés en août 2018.
Le juge avait statué que l'affaire dans laquelle ils étaient accusés était de nature administrative et non criminelle. Il avait ordonné la restitution des biens de l'Église qui avaient été confisqués.
L'Église refuse de se voir confisquer ses biens: elle est accusée
Les huit responsables avaient été arrêtés en août 2017 après avoir refusé de céder le contrôle de propriétés de l'Église au Comité gouvernemental des terrains et des bâtiments.
Mais ce dernier avait fait appel de la décision. Dans le contexte de la tourmente qui a suivi la destitution de l'ancien président Omar el-Béchir (en avril 2019), la Cour suprême a décidé qu'il y avait des motifs pour une affaire criminelle et qu'un nouveau procès devait avoir lieu.
Violations des libertés religieuses
Depuis la création du Comité gouvernemental des terrains et des bâtiments en 2013, les églises ont connu une confiscation graduelle de leurs biens par le gouvernement.
Des églises comme le SCOC et l'Église Évangélique Presbytérienne soudanaise (SPEC) ont vu leurs bâtiments démolis, leurs dirigeants expulsés et emprisonnés, et leurs biens occupés illégalement. En juin 2017, les dirigeants du SCOC avaient écrit une lettre ouverte au gouvernement, appelant à mettre fin à «la violation systématique des libertés religieuses chrétiennes.»