8 des 9 chrétiens iraniens récemment libérés de prison seront jugés en appel aujourd'hui 22 février. La décision favorable de la Cour suprême sera-t-elle confirmée?
8 chrétiens d'arrière-plan musulman- Shahrooz Eslamdoust, Behnam Akhlaghi, Babak Hosseinzadeh, Mehdi Khatibi, Khalil Dehghanpour, Hossein Kadivar, Kamal Naamanian et Mohammad Vafadar - ont été informés le 26 janvier par SMS: leur jugement en appel sera entendu le 22 février à la branche 34 de la Cour d'appel de Téhéran. Avec peut-être à la clé une nouvelle décision «historique» pour l'avenir des chrétiens d'Iran.
Une décision inattendue
Avant leur libération au début de l'année, ces musulmans convertis purgeaient des peines de 5 ans d'emprisonnement pour «avoir agi contre la sécurité nationale» en «faisant la promotion du christianisme sioniste.»
Mais le 3 novembre, la branche 26 de la Cour suprême a statué:
«Le simple fait de prêcher le christianisme (...) par le biais de réunions de famille [églises de maison], ne constitue pas une manifestation de rassemblement et de collusion visant à perturber la sécurité du pays, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur.»
La décision inattendue a envoyé une onde de choc dans la communauté chrétienne persanophone en Iran. Elle est considérée comme un rayon de lumière. Les chrétiens de langue persane pourraient un jour se réunir pour prier et adorer sans craindre l'arrestation et l'emprisonnement.
Un autre signe d'espoir est apparu peu de temps après, le 30 novembre. Un procureur de la ville de Dezful, dans l'Ouest du pays, a décidé que 8 autres chrétiens convertis ne devaient pas être inculpés. En effet, ces hommes s'étaient «simplement convertis à une religion différente» et «n'avaient pas fait de propagande contre d'autres groupes», tandis que «l'apostasie n'est pas un crime d'après les lois iraniennes.»
Un optimisme revu à la baisse
Mais le sentiment d'optimisme s'est dissipé ces dernières semaines à la suite de 2 autres décisions de la Cour suprême. L'une rejetant l'appel d'un couple chrétien passible de 10 ans de prison. Puis la décision de rouvrir le dossier judiciaire de Abdolreza (Matthias) Ali-Haghnejad, l'un des 9 chrétiens libérés. 2 semaines seulement après sa libération, ce chrétien d'arrière-plan musulman a été renvoyé en prison. Ceci pour purger une autre peine de 6 ans, dont il avait été acquitté 7 ans auparavant.
L'optimisme des chrétiens a encore été atténué ces dernières semaines par une vague de faits de persécution. La plupart n'ont pas encore été rendus publics. En ce début d'année 2022, déjà 14 incidents ont eu lieu, contre 38 sur l'ensemble de 2021.
L'ensemble de ces événements reflète une image assez confuse de la situation. Mais la communauté chrétienne de langue perse à l'intérieur et à l'extérieur du pays retient son souffle: l'issue de cet appel est potentiellement révolutionnaire pour l'avenir de l'Église d'Iran.
Source: Article 18
La cour suprême d'Iran a statué. Les chrétiens de langue perse ne doivent plus être accusés d'atteinte à la sécurité na...