Saheb, un dirigeant d'église de maison de 42 ans, a déjà passé près de cinq ans en prison. Fouetté à deux reprises, il risque deux ans d'exil.
Mise à jour du 10 août 2023
Le 8 août, la prison a contacté Saheb pour l’informer qu’il pouvait récupérer les titres de propriété soumis sous caution et aujourd’hui (10 août), il a été confirmé qu’il ne purgerait plus la peine d’exil interne. On s’attend à ce qu’il soit en mesure de recouvrer la caution la semaine prochaine.
Saheb, ses amis et sa famille se réjouissent qu’il n’ait plus à s’exiler et demandent la prière pour que le mandat d’exil intérieur de deux ans du pasteur Yousef Nadarkhani soit également gracié.
Fouetté une première fois pour avoir bu le vin de la Cène, Saheb a été fouetté une deuxième fois le 25 juin dernier. Ce dirigeant d'église de maison avait quitté son domicile de Rasht (nord de l'Iran) pour se rendre à Téhéran. Mais en arrivant dans la capitale, Saheb a été informé que deux sanctions restaient inscrites dans son dossier et n'avaient pas encore été exécutées: 50 coups de fouet pour n'avoir pas réintégré la prison à temps après une permission; et un exil de deux ans dans la ville de Nehbandan, à 1600 kilomètres de chez lui, pour «diffusion de propagande contre le régime.»
Séparé de sa famille
Saheb a reçu ses 50 coups de fouet sur place, alors que sa femme, Marjan, l'attendait à l'extérieur. On lui a ensuite annoncé qu'il devait se rendre auprès des autorités de Nehbandan, près de la frontière afghane. Marjan a fait savoir à son époux qu'elle était prête à l'accompagner en exil. Mais Saheb ne veut pas que sa famille ait à subir la punition en même temps que lui, ni qu'elle soit éloignée de sa maison et de ses amis. Saheb et les siens doivent donc se préparer à une nouvelle séparation. Marjan devra s'occuper seule de la nouvelle épicerie que le couple avait ouverte.
L'exil, double peine des prisonniers chrétiens
L'ami de Saheb et ancien prisonnier, Yousef Nadarkhani, a également été fouetté depuis sa sortie de prison. Il risque un exil de deux ans à Nikshahr, à 700 kilomètres plus au sud de Nehbandan. Nikshahr et Nehbandan font tous deux partie de deux provinces connues pour être parmi les plus pauvres d'Iran, et les opportunités de travail seront donc très rares pour ces chrétiens exilés.
Il n’est pas rare que les autorités iraniennes ordonnent l’incarcération ou l’exil de détenus dans des endroits reculés. Il s’agit de leur infliger une sanction supplémentaire. En particulier dans les cas où il s’agit de prisonniers d’opinion, en l'occurrence des chrétiens.