Alors que la République Islamique d’Iran vient de fêter son 40e anniversaire, un document fait état des abus dont ont été victimes les chrétiens iraniens en 2018.
Alors que l'Iran a fêté le 40e anniversaire de la Révolution islamique, un document montre les abus dont sont victimes les chrétiens dans ce pays. Il y est clairement établi que la communauté chrétienne iranienne et d'autres minorités religieuses ont continué à subir de multiples violations de leurs droits à la liberté de religion ou de conviction en 2018.
Ebrahim Firouzi, Victor Bet Tamraz, Youcef Nadarkhani... À de multiples reprises, ces chrétiens ont été arrêtés ou emprisonnés
pour évangélisation, pour leur engagement dans des églises de maison
dites «illégales» ou encore pour avoir agi contre la «sécurité
nationale».
En 2018, une vague d'arrestations particulièrement violentes a déferlé sur la communauté chrétienne iranienne. Même si la foi des chrétiens ne défaille pas, une question revient parmi la communauté:
«Comment la lecture de la Bible peut-elle porter atteinte à la sécurité nationale?»
Le gouvernement cache bon nombre d'arrestations
Le nombre de chrétiens arrêtés puis incarcérés n'est pas connu, car toutes les affaires judiciaires ne sont pas rendues publiques. La plupart du temps, ils encourent des peines de prison allant de 5 à
10 ans pour des faits inventés, infondés. Certains sont relâchés sous
caution. Les arrestations concernent surtout des nouveaux convertis d'arrière-plan
musulman.
- Ebrahim Firouzi est emprisonné depuis 2013 pour «promotion du sionisme chrétien», et pour «tentative de lancement d'un site web chrétien, de contact avec des étrangers suspects et de services religieux en ligne». Il devait être libéré en 2015 mais son jugement a été revu à la hausse avec de nouvelles accusations d'«agissements contre la sécurité nationale, de rassemblement et de conspiration».
- Le pasteur Victor Bet Tamraz de l’église pentecôtiste assyrienne de Téhéran et deux autres chrétiens ont été arrêtés en 2014. Actuellement en liberté sous caution, ils attendent l'issue de leur affaire. Amnesty International avait lancé un appel au gouvernement pour leur libération, et pour «mettre fin au harcèlement, aux arrestations et détentions arbitraires et à l'emprisonnement des chrétiens en Iran».
- Avant les fêtes de fin d'année 2018, 114 chrétiens ont été arrêtés en une semaine.
Leur foi est considérée comme une attaque contre l'islam
Dans les affaires de Saheb Fadaie, Mohammadreza
Omidi, Youcef Nadarkhani, et Yaser Mosibzadeh de l'Église d'Iran,
condamnés en juillet 2018 et qui encourent une peine de 10 ans
d'emprisonnement, un verdit est tombé:
«Le fait pour les chrétiens de prétendre que Jésus est Seigneur et que la Bible est leur autorité absolue peut être perçu comme une attaque contre l'islam»
Les réunions de maisons sont interdites
Lorsqu'ils sont arrêtés, les chrétiens sont mis sous pression voire même torturés pour abandonner leur foi et pour cesser de se réunir dans le cadre de leurs activités chrétiennes.
Les églises de maison, principal moyen d'exercer leur culte, sont contrôlées par les services de renseignement iraniens (MOIS), et prises d'assaut par le Corps des Gardiens de la révolution (IRCG), une organisation paramilitaire de la République islamique d'Iran sous les ordres du chef de l'État.
40 ans de Révolution islamique
L'Ayatollah Khomeiny, premier guide de la
Révolution iranienne, avait pris le pouvoir en renversant l'ancien Shah,
Mohamed Réza. Dans cette nouvelle République islamique a commencé
la répression contre les chrétiens d'arrière-plan musulman et leurs églises.
Après l'élection de Mahmoud Ahmadinejad en 2005, la répression s'est amplifiée puisqu'«une
approche systématique de l'élimination des églises protestantes a
commencé» avec la fermeture d'églises, la confiscation de biens,
l'arrestation non seulement de dirigeants religieux mais aussi de
membres, et des peines de prison plus longues.
Dans les années 90, plusieurs pasteurs en Iran ont perdu la vie à cause de leur foi en Jésus-Christ.