Homayoun Zhaveh, 62 ans, et sa femme Sara Ahmadi, 42 ans, ont été condamnés à 11 ans d’emprisonnement en novembre 2020 en Iran. Ils sont accusés d’être respectivement membre et leader d’une église de maison.
Mise à jour du 30 août 2022.
Homayoun Zhaveh, 63 ans, et sa femme Sara Ahmadi, 44 ans, ont été placés en détention le 13 août après être arrivés à la prison Evin de Téhéran. Ils pensaient seulement récupérer certaines de leurs affaires qui avaient été confisquées auparavant. Au lieu de cela, ils ont été placés en détention, et aucune explication n'a été donnée à ce jour. Homayoun a seulement été autorisé à appeler sa famille pour lui demander de récupérer la voiture qu'ils ont utilisée pour se rendre à la prison. Au lieu de cela, ils ont été placés en détention, et aucune explication n'a été donnée à ce jour. Homayoun a seulement été autorisé à appeler sa famille pour lui demander de récupérer la voiture qu'ils ont utilisée pour se rendre à la prison. Arrêtés en juin 2019, condamnés en novembre 2020, ils avaient vu leur appel rejeté en juin 2021. Ils s'étaient alors présentés en prison pour commencer leur peine. Mais on leur a dit qu'ils pouvaient rentrer chez eux. Plus d'un an plus tard, ils ont soudainement été placés en détention.
Gravement atteint de la maladie de Parkinson, Homayoun s’attend à être emmené d’un jour à l’autre en prison, pour aller purger sa peine. Le 14 mars 2021, Homayoun et son épouse Sara ont été informés: leur dossier a été transmis à l'organe gouvernemental chargé de l'exécution des jugements, qui peut les convoquer à tout moment. Le couple a aussi reçu une interdiction: celle de voyager à l’étranger et d’appartenir à des groupes culturels ou politiques, pendant les deux années qui suivront leur libération. Ce n'est pas tout: ils devront effectuer six mois de travaux d’intérêt général dans un centre pour handicapés mentaux.
Demandes d’appels rejetés
Condamnés le 14 novembre 2020, les demandes d'appels des deux chrétiens ont été rejetés en décembre. Le juge a confirmé la sentence initiale, réduisant néanmoins la peine de Sara de 11 ans à 8 ans. Pourtant, comme l’a démontré l’avocat du couple durant l’audience, la loi est assez floue au sujet des «organisations illégales», et un rassemblement de chrétiens ne peut entrer dans cette catégorie: «Mes clients ont répété à plusieurs reprises qu’ils ne sont pas engagés dans des actions mettant en danger la sécurité nationale, et qu’ils n’ont aucune animosité contre le gouvernement actuel.» L’avocat du couple précise que la santé d’Homayoun ne lui permettrait pas de pouvoir s’impliquer dans de telles actions, même s’il le voulait. Malgré sa fragilité, qui fait de lui une «personne à risque» dans ce contexte de pandémie, Homayoun peut passer plusieurs années en prison.
Un premier séjour en prison
Homayoun et Sara avaient déjà été arrêtés par des agents du ministère des renseignements iraniens en juin 2019,. C'était lors d’un séjour avec d’autres familles chrétiennes dans la ville d’Amol, près de la mer Caspienne. Les autres chrétiens avaient aussi été interrogés, mais seuls Homayoun et Sara ont été arrêtés. Ils ont d’abord été enfermés dans la prison de Sari, près d’Amol, avant d’être envoyés dans la tristement célèbre prison d’Evin, près de Téhéran. Après un mois de détention, Homayoun avait été relâché. Mais sa femme est restée incarcérée pendant 67 jours, dont 33 jours passés seule à l’isolement. Durant cet isolement, elle a subi une torture psychologique extrême.
Persécution courante en Iran
Le directeur du plaidoyer de l'association de défense de la liberté religieuse «Article 18», Mansour Borji, a réagi à cette condamnation:
«Donner une peine de prison à un homme de l’âge d’Homayoun, souffrant de la maladie de Parkinson, uniquement en raison de son appartenance à une église de maison serait choquant dans un autre pays.» Il précise:
«En Iran, cette persécution systématique des chrétiens de langue persane, quel que soit leur âge, leur état de santé ou toute autre considération, a malheureusement de nombreux antécédents avérés.»
Source: Article18