8 chrétiens iraniens pourtant acquittés par la justice se sont vu imposer des cours de «rééducation religieuse» par les gardiens de la révolution.
Ces derniers temps, nous nous sommes réjouis de plusieurs décisions de justice favorables aux chrétiens de langue perse en Iran. Ces décisions sont un signe positif pour les chrétiens.
Mais elles ne sont pas du goût des gardiens de la révolution. Ces paramilitaires dépendent directement du chef de l'État iranien. Et ils ont décidé de se substituer à la justice. Ils ont convoqué fin janvier 8 chrétiens, pourtant reconnus innocents, pour tenter de les faire revenir à l'islam. Au programme: une série de 10 cours de «rééducation» avec des imams.
Hors des limites de la loi
Les gardiens de la révolution ont agi en dehors des limites de la loi en refusant d'accepter la décision du procureur du tribunal civil et révolutionnaire de Dezful, dans l'Ouest de l'Iran. Il a estimé en novembre 2021 que 8 chrétiens accusés de «propagande contre l'État» n'avaient rien fait d'illégal et ne pouvaient donc être inculpés. Il a souligné que leur seul tort était de s'être converti à une autre religion. Il ne retenait donc pas l'accusation de «propagande.» Et il a rappelé que même si l'apostasie était punissable selon la loi islamique, ce n'est pas un crime selon les lois de la République d'Iran.
Une influence grandissante
Dans son dernier rapport sur la situation des chrétiens iraniens, l'ONG Article 18 avait déjà souligné l'influence grandissante des gardiens de la révolution dans la persécution des chrétiens de langue perse. En 2021, les gardiens de la révolution étaient responsables de 12 faits de persécution (arrestations de chrétiens ou raids contre leurs maisons ou leurs églises-maison) sur les 38 avérés. Aux arrestations s'ajoutent des menaces, des accusations, des confiscations de biens... et à présent des séances de rééducation. Ce qui constitue une violation manifeste de leurs droits en vertu des pactes internationaux dont l'Iran est signataire.
De telles séances dites de «rééducation» sont devenues beaucoup plus courantes ces dernières années, figurant même dans la liste des «peines correctives» sur les documents officiels des tribunaux.
Source: Article 18