La Cour suprême d'Iran a accepté de réexaminer le cas d'un converti chrétien et de son épouse emprisonnés à cause de leur foi. Une bonne surprise pour les défenseurs de la liberté religieuse.
Homayoun Zhaveh, 64 ans, atteint de la maladie de Parkinson, et son épouse Sara Ahmadi, 45 ans, vont être rejugés à la cour d'appel de Téhéran (Iran) le 9 mai. Ils avaient fait appel en juin et novembre 2021, mais à chaque fois leur demande avait été rejetée. Les époux, tous deux chrétiens convertis, avaient donc commencé à purger leur peine à la prison d'Evin à Téhéran, à partir du 13 août 2022. C'est une bonne nouvelle et une surprise que la Cour suprême ait désormais accepté de rejuger leurs cas.
Atteinte à la sécurité nationale?
En novembre 2020, un tribunal avait condamné Homayoun et Sara à respectivement deux et onze ans de prison pour avoir fait partie d'une église de maison et l'avoir dirigée. En appel, un mois plus tard, la peine de Sara avait été ramenée à huit ans.
Les deux époux nient avoir fait quoi que ce soit qui puisse porter atteinte ou menacer la sécurité nationale. Une accusation que le régime utilise souvent pour cibler les minorités religieuses. Leur avocat a rappelé à la Cour que même si Homayoun l'avait voulu, sa maladie l'empêchait de s'impliquer dans de telles actions. L'annonce de la révision de leur procès coïncide avec un rapport et une campagne menée par les ONG de défense de la liberté religieuse.
Un rapport défend les chrétiens en Iran
Quatre églises de langue perse sont restées ouvertes en Iran. Mais elles sont étroitement surveillées et ne sont pas autorisées à accueillir des visiteurs ou de nouveaux membres. Les chrétiens convertis sont donc contraints de se réunir chez eux, ce que le gouvernement iranien considère comme un acte hostile «contre la sécurité nationale.» Les sanctions comprennent le harcèlement, les descentes de police, les arrestations, les amendes et les peines de prison.
Les actions de l'Iran sont contraires au Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont il est signataire: c’est ce qu’a déclaré le mois dernier le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme en Iran.
Lors du lancement du rapport annuel conjoint de Portes Ouvertes sur la situation des chrétiens en Iran, il a souligné:
«Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, et toute personne a le droit d'avoir une religion, d'adopter une autre religion, de son choix, sans aucune coercition.»
Il a précisé: «Il ne doit y avoir aucune interférence. Il est très important que tous les États le reconnaissent, y compris l'Iran.» Portes Ouvertes et cinq autres organisations de défense de la liberté religieuse mènent ensemble une campagne. Elles demandent, entre autres, aux autorités iraniennes de répondre à la question de savoir où les chrétiens persanophones peuvent se réunir et pratiquer leur culte librement.
Source: Article 18
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