La justice iranienne a statué. Parce qu'ils se sont convertis au christianisme, Sam et Maryam vont perdre la garde de leur fille adoptive Lydia.
La sentence a été confirmée en appel le 22 septembre: leur enfant doit leur être retiré par les services sociaux iraniens.
«Très attachée à ses parents adoptifs»
Si Sam Khosravi et Maryam Falahi perdent la garde de leur fille c'est parce qu'ils sont chrétiens et que Lydia, même si l'on ne dispose d'aucune information sur ses parents, est considérée comme musulmane. Lydia a été adoptée alors qu'elle n'avait que 3 mois, à présent, elle a presque 2 ans.
Pourtant, Sam et Maryam avaient bien précisé au moment de l'adoption qu'ils étaient chrétiens et cela n'avait pas posé de problème. Aujourd'hui, le juge reconnait qu'ils n'auraient jamais dû avoir le droit d'adopter Lydia.
Avant de se prononcer définitivement, le juge a pourtant reconnu que Lydia était «très attachée émotionnellement à ses parents adoptifs et qu'au regard des importants soucis de santé de la petite, celle-ci n'avait aucune chance de retrouver une famille et qu'elle passerait sûrement le reste de sa vie dans des institutions d'État.»
Pour le directeur de l'ONG Article 18, le juge avait les mains liées et il a statué à contre coeur. Pour lui, cela montre le manque d'indépendance de la justice iranienne lorsqu'il est question des chrétiens.
Prison, exil, amende
Parallèlement, à cause de leur engagement dans une église de maison, dans la ville de Busherhr dans le Sud-Ouest de l'Iran, Sam a été condamné à 1 an de prison et 2 ans d'exil à l'intérieur de l'Iran pour «propagande contre l'État». Maryam, quand à elle, a écopé d'une amende de 8 millions de tomans (340 euros) soit l'équivalent de 4 mois de salaire moyen en Iran. Ils ont tous deux fait appel.
Ils ont également perdu leur emploi. Maryam ne peut plus travailler dans l'hôpital où elle a été infirmière pendant 20 ans et Sam ne peut plus exercer dans le secteur de l'hôtellerie.
Le frère de Sam et sa femme, qui se trouve être aussi la soeur de Maryam, ont reçu des peines similaires, tout comme trois autres iraniens convertis.
Pour Article 18 «condamner des gens parce qu'ils étaient en possession de littérature chrétienne illustre bien la contradiction qui existe lorsque l'Iran affirme que, dans ce pays, personne n'est jeté en prison simplement à cause de ses convictions.»