2 décisions de justice difficiles à admettre ont été prises récemment. Elles illustrent à quel point le simple fait de pratiquer la foi chrétienne en Iran peut coûter cher. Et combien il est difficile de remettre en question la machine judiciaire iranienne. 

Appel rejeté 

Le 26 juin dernier, Hamed Ashoori a appris une bien mauvaise nouvelle: son appel était rejeté et il avait 10 jours pour se présenter à la prison de Karaj pour y purger une peine de 10 mois. Il avait été condamné en avril 2021 par la 4ème branche du tribunal révolutionnaire de Karaj pour «propagande contre la république islamique.» Autrement dit pour pratiquer une autre foi que l'islam des ayatollahs. 

Son interpellation date de février 2019 mais son jugement avait été repoussé à cause de la pandémie de COVID-19.

Hamed avait été arrêté par des agents du renseignement alors qu'il sortait de chez lui. Son domicile avait été fouillé et on lui avait confisqué des bibles, de la littérature chrétienne et plusieurs disques durs.

Il avait ensuite été placé 10 jours en isolement dans une prison. On lui avait proposé une augmentation de salaire conséquente s'il acceptait d'espionner les chrétiens pour le compte du régime. Il avait été battu pour avoir refusé, puis avait dû suivre des séances de «rééducation» avec un imam. Son manque de coopération lui a valu sa condamnation.

Source : Article 18

Liberté conditionnelle rejetée 

Fin juin, Nasser Navard Gol-Tapeh, qui aura 60 ans en août, a reçu une lettre du bureau du procureur de Téhéran: sa demande de libération conditionnelle était refusée.

Condamné à 10 ans de prison pour «atteinte à la sécurité nationale», il avait déjà purgé un tiers de sa peine. Ce qui le rendait éligible à la libération conditionnelle. 

Depuis le début de sa détention en janvier 2018, Nasser avait envoyé 3 demandes de révision de sa condamnation, rejetées toutes les 3. Cette fois, les autorités de la prison d'Evin à Téhéran où il est détenu l'avaient assuré que sa requête serait acceptée. Cela n'a hélas pas été le cas. 

Nasser avait également écrit plusieurs lettres ouvertes. Il y demandait pourquoi le simple fait de se réunir entre chrétiens dans un domicile privé, de chanter des cantiques et de lire la Bible était considéré comme une «atteinte à la sécurité nationale.»

Ce quatrième rejet de demande de libération conditionnelle est une terrible déception pour Nasser et pour sa mère âgée dont il ne peut s'occuper.

Selon Article18, au moins 20 chrétiens convertis sont actuellement en prison ou vivent en exil en Iran «en raison d'accusations forgées de toutes pièces liées à la pratique pacifique de leur foi.» 

Source: Article 18