Alors que 5 chrétiens sont entrés en prison la semaine dernière pour purger leur peine, plusieurs ONG interpellent l'ONU sur le sort des chrétiens persanophones en Iran.
Poussés à l'illégalité faute de lieux de culte autorisés, les chrétiens persanophones sont de plus en plus nombreux en prison. Ils sont 5 à avoir été incarcérés récemment.
Pas de lieux de culte
Le 10 novembre dernier, Amin Khaki, Milad Goodarzi et Alireza Nourmohammadi ont été emprisonnés. Ils vont devoir purger une peine de 3 ans pour leurs activités chrétiennes. Accusés de «propagande et enseignement déviants contraire à la sainte religion de l'Islam», ils étaient les premiers chrétiens à être inculpés sous le nouveau code pénal amendé.
Le lendemain, Sasan Khosravi et Habib Heydari, brièvement libérés en mars, retournaient eux-aussi en prison. Ceci pour achever de purger une peine d'un an pour «propagande contre l'État par la promotion du christianisme.»
L'Iran ne compte que 4 églises persanophones autorisées. Elles sont extrêmement surveillées et n'ont pas le droit d'accueillir de nouveaux membres. Ce qui contraint les chrétiens à se réunir les uns chez les autres en «églises de maison» mais les met dans l'illégalité. Le régime les accuse d'«atteinte à la sécurité nationale», un «délit» pour lequel ils encourent harcèlement, descentes de police lors des réunions, arrestations, amendes et peines de prison.
Une lettre pour faire changer les choses
Face à ces 5 nouveaux emprisonnements et en soutien aux nombreux chrétiens incarcérés depuis longtemps, 10 ONG dont Portes Ouvertes ont réagi. Elles ont signé une lettre conjointe à l'attention de Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme de l'ONU. Elles lui demandent d'intervenir «en faveur des chrétiens persanophones d'Iran à qui on refuse systématiquement le droit à la liberté de religion, de conviction et d'expression comme en témoigne le fait qu'ils n'aient pas d'endroit pour se réunir.»
Dans cette lettre conjointe, Portes Ouvertes a exhorté la Haut-Commissaire à exiger de la part du gouvernement qu'il détermine des lieux où les chrétiens persanophones peuvent se réunir librement, sans crainte d'être arrêtés. Mais également qu'il mette un terme au harcèlement des églises de maison et aux autres formes de persécution à l'encontre des chrétiens. Et pour finir, qu'il relâche les chrétiens emprisonnés pour le seul fait d'avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté de religion.